Nuits de Fourvière 2012 © Julien Rambaud
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Subventions : où va l’argent de la culture ?

Dans une économie de la culture en pleine mutation, voire en crise, le débat sur l’utilisation de l’argent public pour financer des spectacles populaires ressurgit. Les Nuits de Fourvière, fils prodigue pour les uns, enfant gâté de la culture lyonnaise pour les autres, en sont l’illustration. Comme d’un critère de plus en plus prégnant : la garantie de rayonnement.

Les Nuits de Fourvière évoluent avec la dextérité d’un trapéziste de cirque dans un univers culturel bousculé dans ses certitudes par les nombreuses et successives baisses de subventions. L’argent public, en France, est le carburant du spectacle vivant. Mais il commence à se raréfier. La métropole, comme d’autres collectivités, applique un tarif de groupe à tous les acteurs culturels : -6 %. La règle souffre cependant quelques exceptions, au bénéfice de l’Opéra ou des Nuits de Fourvière en 2018, par exemple, et au détriment de Tout l’monde dehors (-17 %). “C’est choquant. “Tout l’monde dehors”, c’est un festival d’été gratuit, pour ceux qui ne partent pas en vacances”, déplore la conseillère métropolitaine Corinne Iehl (Gram), administratrice suppléante des Nuits de Fourvière. Ce festival gratuit, qui a commencé le 21 juin, a pourtant un budget très raisonnable : 141 220 euros. À titre de comparaison, c’est un peu moins que le cachet des Arctic Monkeys pour leur concert du 10 juillet à Fourvière.

Le mantra

Les Nuits de Fourvière, que la métropole de Lyon a héritées du département, restent le fils prodigue de la culture lyonnaise. “On ne peut pas le comparer avec “Tout l’monde dehors”. En termes de rayonnement, c’est le jour et la nuit”, pointe un conseiller municipal LREM pour justifier que les mêmes maux, la raréfaction de l’argent public, n’aient pas eu les mêmes effets sur les deux manifestations culturelles. “Il est évident que des grands événements comme les Nuits de Fourvière font venir des touristes, mais ce n’est pas une raison pour que la culture de proximité et les petites compagnies soient le parent pauvre de notre politique culturelle locale. Il faut arrêter avec ce discours sur le rayonnement et l’attractivité du territoire, qui est récité comme un mantra”, fulmine Corinne Iehl.

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