William Christie et Théotime Langlois de Swarte © Oscar Ortega

Musique classique : Génération(s) Ambronay

Chaque année, la rentrée classique se déroule à Ambronay. Et quelle mise en bouche proposée cette saison encore par le festival qui célèbre aujourd’hui sa 44e édition ! Autour du baroque (mais pas que), Ambronay rend cette année hommage au brassage générationnel qui continue de s’effectuer au sein de sa programmation et des nombreux projets du Centre culturel de rencontre.

Au fil du temps, le festival d’Ambronay est devenu bien plus qu’un simple rendez-vous annuel. Labellisé en 2003 Centre culturel de rencontre, le site, concentré autour de l’abbaye (fondée sous le règne de Charlemagne dans les années 800), s’attache à associer valorisation patrimoniale à un projet culturel ambitieux dédié à la création artistique, la médiation vers les publics, la recherche et la formation de jeunes talents.

Autour de sa célèbre académie d’Ambronay – proposant à de jeunes musiciens spécialistes de participer à la mise en œuvre d’une création XXL sous l’œil et l’encadrement éclairé d’un grand nom du baroque – et aujourd’hui du dispositif EEEMERGING, accompagnant et aidant à la diffusion de jeunes ensembles prometteurs, le CCR d’Ambronay a toujours porté une grande attention à la transmission des pratiques et savoirs entre les différentes générations de musiciens voués aux musiques anciennes.

Cette 44e édition du festival en est l’illustration parfaite et s’articule d’ailleurs autour de ses “passages de flambeau” entre les différentes générations de musiciens ayant partagé leur expérience sous l’égide des projets portés par Ambronay.

C’est ainsi qu’on retrouve au sein de la cuvée 2023 bon nombre d’anciens participants de l’académie, devenus aujourd’hui des références dans le domaine, mais également leurs aînés qui, en leur temps, ont été chargés de l’encadrement artistique et pédagogique de l’opération. On y croisera aussi les (toujours) jeunes ensembles qui ont pu bénéficier au cours de leur développement du support du CCR pour aujourd’hui rayonner sur la scène des musiques anciennes (Les Surprises, Les Ombres, Cantoría, Prisma, La Palatine…).

On s’était dit rendez-vous dans vingt ans

Au cours de ce voyage à travers le “temps court” – au regard de celui qui sépare les œuvres du passé des interprètes du présent – et des rencontres intergénérationnelles, le festival a donc tout naturellement invité quelques-unes des figures emblématiques du baroque ayant dirigé par le passé l’académie.

L’une des expressions parfaites de cette dialectique entre création et transmission sera sans aucun doute le récital en duo du grand William Christie (fondateur des Arts Florissants), au clavecin, associé au très jeune violoniste Théotime Langlois de Swarte dans des sonates de Leclair ou Senaillé.

Leonardo García Alarcón, qui détient le record de saisons à la tête de l’académie, sera présent avec son orchestre Cappella Mediterranea et le Chœur de chambre de Namur pour nous présenter, comme à son habitude, une œuvre oubliée du passé, ici un oratorio trépidant composé en 1686 par Antonio Draghi.

La violoncelliste Ophélie Gaillard (ayant été tour à tour participante et encadrante de l’académie) sera également au rendez-vous, tout comme Paul Agnew, qui dirigera le chœur des Arts Florissants – dont il a hérité de la direction sous la bénédiction de son prédécesseur et aîné… William Christie.

Côté “anciens élèves”, on retrouvera la superbe soprano Patricia Petibon – en compagnie de l’ensemble Amarillis dirigé par une autre ancienne élève Héloïse Gaillard – dans un récital composé d’airs d’opéra (Haendel, Purcell…) et consacré aux destins de reines.

Deux autres fleurons du présent, également passés par l’académie – le chef et luthiste Vincent Dumestre et la mezzo-soprano Stéphanie d’Oustrac – seront associés à l’occasion d’un nouveau spectacle pour le moins original de l’ensemble Poème harmonique qui reprend la forme d’un “tour de chant” mêlant baroque et chansons populaires des Années folles.

Ambronay tous azimuts

Impossible de détailler ici toute la richesse d’une programmation qui fait toujours la part belle aux spectacles jeune public (La Ferme des animaux par le collectif L’Arfi ou le conte mythologique en musique et dessin, Perséphone ou le premier hiver, de la compagnie Girouette, lyonnaise elle aussi) mais aussi aux aventures s’écartant de la musique ancienne avec une ouverture toute particulière aux musiques du monde.

Mentionnons enfin tout un éventail de propositions, en journée, combinant valorisation patrimoniale (visites guidées thématiques ou musicales…), ateliers en famille, clés d’écoute, scènes pour des ensembles amateurs, qui, associés à la beauté du cadre et aux possibilités de restauration, font du festival d’Ambronay un must à l’heure d’organiser un week-end de rentrée culturel et familial.

44e festival d’Ambronayhttps://www.ambronay.org –Du 15 septembre au 8 octobre, divers lieux à Ambronay

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