© Marie Clauzade

Le Bourgeois Gentilhomme : Jérôme Deschamps superstar !

Jérôme Deschamps revêt les habits de Monsieur Jourdain et transforme cette comédie-ballet de Molière en un spectacle fantasque, dont il signe également la mise en scène dans une version intégrale. Celle-ci donne une part royale au créateur des Deschiens qui livre une véritable performance durant trois heures sur la scène du Radiant-Bellevue.

Pour ceux qui ont baigné dans l’univers tendre et loufoque des Deschiens, ce spectacle leur procurera une saveur familière. Cette série, créée par Jerôme Deschamps et sa complice Macha Makeïeff, avait marqué la télévision des années 90 avec son ton décalé.

Hasard du calendrier, on les aura vu tous deux, à la suite, s’emparer de la mise en scène de deux œuvres de Molière. Après le Tartuffe quelque peu baroque – et fort réjouissant – de Macha Makeïeff, transposé dans les années 60, que l'on a vu au TNP en mars dernier, c’est l’adaptation d’une autre pièce de Molière qui est proposée au Radiant-Bellevue, en coproduction avec les Célestins.


Un désir irrépressible de divertir


Ce Bourgeois Gentilhomme est, au fond, fidèle à ce que l’on connaît de Jérôme Deschamps. À savoir ce sens inégalé du spectacle, du loufoque, ainsi qu’un désir irrépressible de divertir, parfois à l’excès. Mais c’est probablement ce que le public, qui le suit et qui l’aime, attend de lui.

D’autant qu’il ne manque jamais d’apporter à ses personnages cette touchante humanité qui inspire immanquablement la sympathie.

Jérôme Deschamps (à gauche) incarne à merveille monsieur Jourdain © Marie Clauzade

C’est ainsi le cas pour Monsieur Jourdain, personnage central du Bourgeois gentilhomme, que Deschamps incarne avec une forme de bonhommie et de naïveté.

Un bourgeois qui rêve de grandeur et de noblesse et dont les flatteries grossières de l’entourage - qui cherche à profiter de sa richesse - font naître la promesse d’une existence de gentilhomme dans les sphères royales.

Mais loin de se cantonner à un personnage orgueilleux, ce bourgeois, aux origines simples, devient profondément touchant. Dans ses aspirations maladroites à faire partie du grand monde, on rit de lui, mais toujours avec une forme de tendresse.


Un plaisir immense à incarner le rôle


Autour de lui, la troupe est au rendez-vous de cette ambitieuse adaptation. Tels les flagorneurs, qui apportent les rêves de monsieur Jourdain sur un plateau, les comédiens servent à merveille Jérôme Deschamps, en accentuant la centralité de son rôle, dont on sent qu’il a un plaisir immense à incarner, de bout en bout du spectacle qui dure trois heures.

Le metteur en scène n’a d’ailleurs pas lésiné sur les moyens. D’ingénieux décors, de magnifiques costumes et la musique originelle de Lully, interprétée en direct par les musiciens du Louvre, donnent des airs de superproduction à cette comédie-ballet de Molière, qui est offerte de surcroît dans une rare version intégrale.

© Marie Clauzade

En définitive, et à défaut de révolutionner l'un des plus grands classiques du théâtre français, ce spectacle remplit parfaitement son contrat. Le plaisir, le rire et le divertissement sont au rendez-vous. Pour preuve, le public a offert une ovation au spectacle lors de la première ce jeudi au Radiant.

Et comme il ne reste que quelques places d’ici dimanche 22 mai, on ne peut que vous conseiller de réserver rapidement !


Le Bourgeois Gentilhomme, jusqu’au 22 mai au Radiant-Bellevue, en coproduction avec Les Célestins, théâtre de Lyon. Réservations ici.


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