Jazz dans le Ravin : l'eau à la bouche

Titre d'une compilation posthume des œuvres jazzy de Serge Gainsbourg, le Jazz dans le Ravin est également un morceau à part entière, issu d'une période faste, souvent moins grand public, du compositeur-interprète. Dans les années 50, le beau Serge était un inconditionnel de Boris Vian, de son jazz, de ses textes cyniques, drôles et provocateurs, avant de succomber, 20 ans plus tard, aux tamtams des yéyés, époque pas si dégueulasse au regard des virées reggaes des années 80. " 'ai retourné ma veste quand je me suis aperçu qu'elle était doublée de vison", disait alors Gainsbourg.

David Bressat, au piano et à l'orgue dans le quintet, nous initie à cet univers si particulier " dans l'ambiance un peu glauque, sombre et obscure d'un club enfumé ". Au départ pourtant, tout n'était que musique. " A la base, c'était juste un concert. Mais après deux ou trois représentations, on a vu que les chansons s'articulaient. On a eu envie de raconter quelque chose ". La formation décide alors de nous conter une histoire d'amour sombre, lumineuse, tragique et absurde. Celle de " Laetitia et de Charlie, une espèce de gars qui traîne la nuit et ramène des nanas dont il oublie au matin le nom, mais qui, le jour, recherche le grand amour ". Laissant cependant une part relativement minime au théâtre, avec des arrangements plus contemporains, une mise en scène épurée et la voix féminine de Claire Geraghty, le groupe donne sa pleine mesure à la puissance évocatrice du poète. Plus qu'un hommage, Jazz Dans le Ravin est une virée alcoolisée dans l'univers brumeux et tortueux de l'un des artistes majeurs du siècle dernier.

Jazz dans le Ravin. Le samedi 5 juillet au Périscope, 13 rue Delandine, Lyon 2e. 04 78 4 63 59 ou www.periscope-lyon.com

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