Bernard Rouyard, Enfant au pull vert, huile sur toile

Exposition : la peinture sensible de Bernard Rouyard

La galerie Jean-Louis Mandon nous propose une immersion dans l’univers émouvant du peintre Bernard Rouyard. 

Graveur et peintre formé aux Beaux-Arts de Lyon où il enseigna par la suite, Bernard Rouyard expose une série d’œuvres emblématiques qui ressemble – par son travail sur la lumière et les corps qui occupent l’espace de la toile – à un concentré d’émotions évoquant des moments de vie dont certains résonnent avec nos propres expériences.

Paysages, figures, natures mortes, lieux de vie (atelier, maison) sont les univers d’un quotidien qu’il peint par l’observation et le croquis selon la tradition de la peinture classique. Mais la comparaison sur la technique s’arrête au moment où il brouille les pistes car si les atmosphères qu’il crée empruntent au réalisme, il les transforme dans le même temps en imaginaire, jouant sur les couleurs et les matières d’une peinture qui emmène dans ses mouvements le contour des corps, où les murs et les sols se confondent, où les paysages, qui n’ont pas de lignes d’horizon, sont d’une intense profondeur et ouvrent des espaces instables qui nous aspirent pour éprouver la vibration des couleurs.

Figure harmonie ocre, huile sur toile

Parmi les toiles exposées, on aime particulièrement celles avec des personnages en bord de fenêtres, autour d’une table ou assis sur des fauteuils. Rien n’est clairement peint, les corps semblent inachevés, disparaître ou bien naître et on est envahi de sensations souvent douces devant des scènes étranges qui nous semblent pourtant très familières.

Faire sonner les couleurs

Bernard Rouyard cherche à donner corps à la subjectivité sans que cela soit une fin, à créer une peinture dont il dit vouloir faire sonner la couleur dans ses rapports. “Si vous mettez un jaune, nous dit-il, et puis ensuite un bleu ou un orange, un brun, un vert, un noir, il faut qu’ils parlent, qu’ils aient un corps, qu’ils sonnent juste comme en musique lorsque les accords sonnent juste et qu’ils vous touchent. Je cherche à ce que la couleur ait une fonction, qu’elle soit sensuelle, vibration, quelque chose qui parle, qui chante. C’est simple en fait ! Ce qui m’importe aussi c’est de trouver le passage pour me sentir libre, cela signifie ne pas tenir compte d’autre chose que le tableau, faire en sorte que le travail m’offre un regard libre, des découvertes et des sensations. Parfois cela ne marche pas, alors il faut défaire, retirer de la peinture, renoncer à ce que l’on pensait être la bonne manière d’avancer jusqu’à même détruire la toile.”

Bernard Rouyard - Dessins et peintures ­ Jusqu’au 21 juin, à la galerie Jean-Louis Mandon, Lyon 2e – galeriejeanlouismandon.com

Laisser un commentaire

réseaux sociaux
X Facebook youtube Linkedin Instagram Tiktok
d'heure en heure
d'heure en heure
Faire défiler vers le haut