Wendy Renard
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OL - Wendie Renard : “Je n’ai pas un double visage”

Wendie Renard accumule les trophées. Treize fois championne de France, six fois vainqueur de la Ligue des champions, la Martiniquaise qui a débarqué à Lyon en 2006 est devenue très vite une figure emblématique de l’équipe féminine de l’OL. La défenseure de l’équipe de France féminine de football vient de sortir son autobiographie intitulée Mon étoile (éditions Talent Sport) où elle raconte son parcours. L’occasion de découvrir une jeune femme inspirante et engagée.

Lyon Capitale : Êtes-vous une grande gueule ? Wendie Renard : Ça dépend. Je pense que je suis une personne gentille (sourire). Bien sûr, si des sujets me touchent, je n’hésite pas à dire ce que je pense. Je ne me considère pas comme une grande gueule mais comme quelqu’un qui dit les choses quand ça ne va pas, quand il faut taper du poing sur la table.   Au premier abord, vous pouvez paraître un peu sauvage… Je l’entends souvent cette remarque. J’ai parfois le visage fermé quand je ne connais pas. C’est ma nature, je ne vais pas changer même si j’ai pas mal évolué. Certains disent que je me la raconte, que je suis hautaine… Mais tout simplement, si je ne connais pas la personne, je ne vais pas faire semblant. Il faut un minimum de temps pour apprendre à se connaître. C’est drôle car même avec certaines de mes coéquipières qui sont aujourd’hui des copines, il y a pu avoir ce ressenti-là. Désormais, elles savent qui je suis vraiment.   Finalement, vous avez le caractère d’une vraie Lyonnaise… Oui, c’est vrai (éclats de rire). Je suis martiniquaise mais aussi lyonnaise. Donc, ça me va très bien.   Généralement, les sportifs écrivent un livre à la fin de leur carrière, pourquoi l’avoir fait pendant ? Vous aviez besoin de vous raconter ? Non, pas du tout. D’ailleurs, quand j’ai reçu cette proposition, j’ai dit à Fred [son agent, NdlR] : “Mais je vais raconter quoi ?” À vrai dire, je ne voulais pas car je n’aime pas trop parler de moi. Moins on m’entend, mieux je me porte (sourire). Puis, on a discuté avec la maison d’édition et j’ai compris que mon parcours était beau. Qu’à travers ce que j’avais vécu, je pouvais aider de nombreux jeunes dont certains viennent des D.O.M.-T.O.M. et qui n’ont pas confiance en eux. J’ai dit banco car les jeunes représentent l’avenir, si cela peut aider, il faut le faire. Je n’ai pas calculé si je devais sortir ce livre pendant ou après ma carrière, c’est juste une opportunité qui s’est présentée à moi. Je suis contente car, dernièrement, j’ai participé à une séance de dédicaces à la Fnac de Bellecour et les retours étaient très positifs. Les gens ont bien cerné qui j’étais vraiment. Je ne suis pas quelqu’un qui aime tricher, je n’ai pas un double visage. Ma mère nous a toujours dit : “La manière dont tu fais ton lit, c’est la même manière que tu es dans la vie.” Si ton lit est de travers, dans la vie tu peux être tordu. Après, je conçois que certains puissent ne pas m’aimer. La seule chose qui m’importe est de ne pas renier mes valeurs.   Vous avez débarqué à 16 ans à Lyon en provenance de la Martinique, peut-on parler d’un déracinement ? Vous étiez persuadée que vous alliez réussir ? À cette époque, il y avait Joan Hartock [gardien passé par l’OL de 2004 à 2011, NdlR] et Fred Labiche (son conseiller) deux Martiniquais. J’ai eu la chance de les côtoyer au quotidien, ils m’ont mise à l’aise. Quand je suis arrivée à l’OL, j’étais à l’internat la semaine et les week-ends avec eux. Par la suite, j’ai pu sympathiser avec quelques joueurs comme Sidney Govou, Florent Malouda et Éric Abidal. On a échangé et passé de bons moments. Même si la Martinique, c’est la France, par rapport à la métropole, il y a des choses du quotidien qui sont complètement différentes donc il a fallu un temps d’adaptation. Il y a eu des périodes difficiles mais je savais pourquoi j’étais là. J’ai essayé de passer outre. Je ne peux pas dire que j’étais persuadée que j’allais réussir mais en tout cas, j’allais me donner les moyens pour y parvenir. Après mon échec à Clairefontaine [elle a passé le concours d’entrée du centre national de formation, NdlR], je me sentais très mal car je n’avais pas rendu la confiance accordée par Jocelyn Germé, le conseiller technique régional (CTR) de la ligue martiniquaise. Franchement, je ne me sentais pas bien. Alors quand il a réussi à m’obtenir un essai à l’OL, je me suis dit que je n’avais pas le droit d’échouer. Je me répète, mais j’ai eu la chance de rencontrer les bonnes personnes.  

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