NRJ12 et Direct 8 se disputeront TLM

La décision de vendre a surpris tout le monde. Le Progrès avait pourtant fait de gros efforts ces dernières années pour intégrer TLM à une stratégie de groupe. En 2006, Le Progrès avait mis la main à la poche pour obtenir du CSA que l'autorisation de diffusion soit renouvelée, effaçant notamment les dettes accumulées par la chaîne. En 2007, TLM a intégré des studios flambants neufs au cœur du nouveau siège du Progrès, au Confluent. La réunion "physique" des deux rédactions a permis de multiplier les convergences. Un grand débat mensuel est désormais organisé conjointement par TLM, Le Progrès et Lyon Plus, le gratuit du groupe. L'arrivée d'un nouvel actionnaire, GL events, a aussi permis au groupe de faire un peu de "business" dans l'événementiel. En terme d'audience, la chaîne a atteint des niveaux respectables : "On a une audience cumulée sur la semaine de 380 000 à 400 000 téléspectateurs. A Lyon, c'est supérieur à France 5 ou Arte, et on se défend par rapport à Canal+" assure le directeur général Jean-Pierre Vacher.
Dans ce contexte, la décision précipitée de vendre a pris tout le monde de court. Elle émanerait en réalité de l'actionnaire de référence du groupe auquel appartient Le Progrès : le Crédit Mutuel, qui apparemment ne croit pas aux télés locales et encore moins en TLM, qui perd 1,6 millions d'euros par an. Ce serait lui qui a imposé une cure d'amaigrissement à la chaîne fin 2008, qui s'est traduite par 5 départs et une économie annuelle de l'ordre de 200 000 euros.

Rétrospectivement, tout le monde comprend que cette cure devait surtout rendre la mariée plus présentable.

Depuis un mois, TLM est donc en vente. Les différents courtisans peuvent consulter l'ensemble des comptes dans une "data room", avec interdiction cependant d'emporter le moindre document. Cette phase "exploratoire" arrive déjà à son terme. Les candidats devront se déclarer fin avril, le Progrès espérant mener les négociations en mai - juin et boucler l'affaire en juillet.

Pour l'instant, 3 groupes ont manifesté un intérêt : l'OL, NRJ et Bolloré. Après avoir fait un tour dans la data room, le club de Jean-Michel Aulas ne s'est apparemment plus manifesté et personne à l'OL ne semble croire à un intérêt sérieux. Restent donc NRJ et Bolloré. Présents tous deux sur la TNT, avec respectivement NRJ12 et Direct 8, ces deux groupes sont en train de définir leurs stratégies locales. NRJ possède d'ailleurs déjà 7LMontpellier, NRJ Paris et une participation dans la nouvelle télé lilloise WEO. Même si le groupe NRJ vient d'annoncer des pertes importantes (4,6 millions en 2008) et envisagerait un plan social assez raide dans ses radios, il a peut-être une petite avance. Il semble en tout cas bien placé pour apporter à TLM de nouveaux programmes "nationaux" destinés aux jeunes actifs : des films, des séries, des émissions musicales... Une manière de booster l'audience de TLM, notamment sur le créneau 21h-22h où elle est "quasi-nulle". Pour NRJ, c'est d'ailleurs un ancien de TLM, Gérald Brice-Viret, qui suit le dossier. S'il confirme "des négociations", il ne veut rien dévoiler de ses plans, "par respect pour les équipes en place". Il promet en tout cas : "Si nous sommes candidats, et si nous sommes retenus, nous échangerons avec les collaborateurs de TLM pour définir une stratégie et un projet avec eux. Quoi qu'il arrive, ce sera en accord avec eux !" Il faudra tenir parole pour recueillir l'adhésion d'une équipe visiblement déçue de la décision du Progrès, et impatiente d'en savoir un peu plus sur les intentions des différents repreneurs potentiels.

(article paru dans le numéro d'avril de Lyon Capitale)

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