Inaugurée mercredi 18 juin à Rillieux-la-Pape, la Halle du réemploi solidaire formera dès cet été des personnes éloignées de l'emploi grâce à des parcours de réinsertion professionnelle.
Toutes les prises de paroles ou presque, à l'occasion de l’inauguration de la Halle du réemploi à Rillieux-la-Pape, ce mercredi 18 juin, ont évoqué un chiffre : 60 %. C’est le taux de matériaux de construction issus du réemploi utilisé dans la fabrication de ce bâtiment. Autrement dit, 350 tonnes de matériaux divers ont été collectés pour construire ce lieu d'environ 3 000 m2. "Des matériaux voués à la destruction", précise François Guillemard, chef de projet pour le groupe Geim, qui a porté la construction de la Halle. Un projet estimé au départ à 5,5 millions d'euros, mais qui en aura finalement coûté 4,3 millions grâce aux économies réalisés au cours du chantier.
"C'est un bâtiment très simple, mais nous avons poussé tous les curseurs ", renchérit-il. Dont celui du réemploi, sous toutes ses formes. Car ce chantier, dont l'obtention du permis de construire a été obtenue en juin 2022, a notamment été mené par une équipe de 20 salariés en insertion, encadrée par l'association Reed et formée à de nombreux métiers du BTP.
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Parmi eux, Samir (30 ans) a travaillé comme ouvrier polyvalent à son arrivée sur le chantier en octobre 2023. Fort d'une dizaine d'années d'expérience en tant qu'électricien en Algérie, il a pu perfectionner ses compétences dans tous les métiers du bâtiment, explique-t-il. Bére (25 ans), autre salarié en réinsertion, arrivé en 2024, estime avoir "beaucoup appris grâce à Samir" et envisage de rester dans la filière à l'avenir.
Une centaine de personnes formées chaque année
En plus d'avoir permis la formation d'une vingtaine de salariés en réinsertion, la Halle du réemploi solidaire s'apprête dès l'été à accentuer cet aspect. "Ici, on veut faire un pôle de formation pour les personnes qui ont un niveau de diplôme inférieur au CAP, soit créer une école du réemploi du Bac -5 au Bac +5", illustre Christophe Diaz, directeur général du groupe Geim.
Au moins une centaine de salariés sera en effet formée en continu sur le site dans près de dix filières de métiers : maraîchage et agriculture urbaine, isolation, menuisière et agencement, gestion et valorisation des déchets, etc. "On va ainsi pouvoir emmener les personnes éloignées de l'emploi vers de l'emploi durable et qualifié", apprécie François Guillemard.
"Nous aurons plus de 1 000 emplois à l'avenir dans le nouveau quartier d'Ostérode"

"Nous aurons plus de 1 000 emplois à l'avenir dans le nouveau quartier d'Ostérode", s'est quant à lui félicité Alexandre Vincendet, maire de Rillieux-la-Pape, devant un parterre d'élus locaux. Dont le président écologiste de la Métropole de Lyon, Bruno Bernard, qui a chiffré l'impact de l'Économie sociale et solidaire : 80 000 emplois et 5 200 établissements d'ESS sur le territoire, dit-il. "Il faut cesser de croire que seules les entreprises à but lucratif peuvent faire grand", a jugé de son côté Catherine Mechkour Di-Maria, secrétaire générale du Réseau national des ressourceries et recycleries.
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En plus d'être un lieu de formation, la Halle sera composée de la Recyclerie de Reed (autrefois installée dans l'ancien quartier militaire d'Ostérode) ou encore d'une boutique de seconde main. Des journées solidaires et des ateliers de sensibilisation seront aussi organisés.