Manifestation du 23 mars @ Cheyenne Gabrelle

Manifestation record à Lyon : "On attend la démission de Macron"

La neuvième journée de mobilisation contre la réforme des retraites a réuni entre 22 000 et 55 000 manifestants à Lyon ce jeudi 23 mars. Un grand nombre de tensions a eu lieu entre les forces de l’ordre et un groupe en tête du cortège. 

Une marée humaine s'est élancée ce jeudi 23 mars dans les rues de Lyon, pour protester contre la réforme des retraites. Pour cette neuvième journée de mobilisation nationale, ils étaient entre 22 000 selon l'intersyndicale et 55 000 d'après la préfecture, à fouler le sol. Une manifestation record selon les syndicats, après les 50 000 personnes recensées le 7 mars dernier.

Toutes les générations présentes

Comme pour les précédentes manifestations toutes les générations étaient de nouveau réunies. Pour Joëlle Portier, retraitée et syndicaliste, "c'est inadmissible de repousser l'âge du départ à la retraite. On nous prend clairement pour des cons (sic)", fustige-t-elle. Avant que la manifestation ne commence, déjà de nombreux étudiants et lycéens se sont réunis. "Aujourd'hui, on a beaucoup de colère, on a l’impression de ne pas être entendu depuis des jours, donc on se mobilise dans la rue, on organise des manifestations sauvages et on essaye de rassembler un maximum de gens jusqu’à ce que le gouvernement nous entende", souligne Esteban Plaisant, étudiant dans le social.

Manifestation du 23 mars @ Cheyenne Gabrelle

Contre le gouvernement

Pour d'autres, cette manifestation est une manière de montrer un mécontentement global envers le système et le gouvernement : "Pour énumérer, on est contre la réforme des retraites, contre la communication du gouvernement, contre les violences policières, contre Macron et Darmanin le violeur", s'agace Leïla, travailleuse dans le social.

"On attend la démission de Macron"

Leïla, manifestante contre la réforme des retraites

Les Gilets jaunes étaient également de sortie. "Ça fait 5 ans qu’on est dans la rue, on va continuer à lever le poing et montrer au gouvernement de Macron qu'on ne lâche rien. Mais qui va soulever des charges lourdes à 69 ans, qui peut faire des opérations à cet âge-là ? On ne peut pas être à 100 % de nos capacités", s'emporte Jean, manifestant gilet jaune. Les mobilisés dénoncent notamment la politique du gouvernement guidée par Emmanuel Macron : "concrètement c’est pour de multiple raisons que je manifeste. C'est toute la politique de Macron qui ne va pas, d'un point de vue social et tout ce qui touche les services publiques. On veut que le gouvernement prenne en considération le peuple", confie Aurélien Vrard.

Des moments de tension

Quelques échauffourées ont éclaté entre les forces de l'ordre et les non syndiqués en tête de cortège. Habits et drapeaux noirs, masques et chants antifascistes, anticapitalistes. Au cours de l'avancée du cortège, à plusieurs reprises, le groupe hostile d'au moins 1 000 personnes selon la préfecture, s'arrêtait au niveau de Saxe Gambetta, à rue de la Barre, sur le quai Gailleton et entre la place Antonin Poncet et Bellecour. Insultes et menaces sont proférées à l'encontre des forces de l'ordre. 

Lire aussi : Les manifestants bloquent la circulation sur le quai Gailleton à Lyon

Des jets de pétards, de bouteilles, de feux d'artifice, et de morceaux de trottoirs sont lancés parmi la foule. C'est au niveau de la rue de la Barre, avant Bellecour, au croisement entre les forces de l'ordre et les non syndiqués que les rapports s'échauffent. Même s'ils répliquent avec du gaz lacrymogène, les forces de l'ordre n'ont pas utilisé le canon à eau ce jour. De nombreuses dégradations sont constatées tout le long du parcours : tags, panneau brisé, banque et boîte d'intérim détériorées, trottoirs arrachés.

Des morceaux de trottoir sont jetés sur les forces de l'ordre (@ Cheyenne Gabrelle)

Onze interpellations

Le bilan est encore provisoire, mais pour l'heure, onze interpellations sont constatées, selon la préfecture. Dans le but de maîtriser les hostilités en tête de cortège, les forces de l'ordre ont encadré la mobilisation, à seulement quelques pas des manifestants. Aussi, la préfecture confirme qu'"au moins trois policiers ont été blessés durant la manifestation".

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