McDo Lyon Tim
Image d’illustration de Mcdonald’s © Tim Douet

Lyon : À Vaise, un collectif s'oppose à l'arrivée d'un McDo, la mairie nous répond

Fin septembre, le groupe Paul Bocuse a revendu son restaurant Ouest Express de Vaise à Mc Donald's. Un collectif d'habitants s'est formé pour s'opposer au projet. Ils interpellent la Ville de Lyon et demandent la création d'une halle de producteurs locaux.

C'est dans la presse qu'Alexandre a appris l'ouverture d'un restaurant McDonald's près de chez lui, dans le quartier de l'Industrie à Vaise. Très vite, il en parle autour de lui, à ses voisins, et se rend compte qu'ils partagent son opposition à ce projet.

Ensemble, ils montent le collectif "Non au McDo Vaise Industrie" et envoient un recours gracieux à la mairie du 9ème arrondissement. Car si elle n'a rien à voir avec la vente, c'est elle qui autorise les travaux que veut entreprendre McDonald's dans le restaurant et sur la façade.

Malbouffe et déchets

Actuellement, on compte 11 McDonald's à Lyon, et une trentaine dans la Métropole de Lyon. "On est pas contre McDo mais on s'oppose à leur prolifération sur Lyon. Ça suffit", pose fermement Alexandre. Son collectif a lancé une pétition contre l'implantation de l'enseigne de restauration rapide dans le quartier de l'Industrie. Elle réunit près de 4500 signatures lundi 11 octobre au soir.

"McDo c'est de la malbouffe, des produits hyper-transformés", s'inquiète Alexandre, qui préférerait voir une halle de producteurs locaux à la place, gérée en coopérative. L'habitant de Vaise s'appuie sur une étude de l'ONG Zéro Waste pour dénoncer la pollution engendrée par McDonald's. "115 tonnes de déchets sont produits par jour par McDo, soit 1kg par seconde", appuie-t-il. Par un recours gracieux envoyé à la mairie du 9e arrondissement, il espère pouvoir faire annuler les travaux... et le projet. "On s'étonne que la mairie écolo ne se soit pas plus opposée à ce projet", lance Alexandre.


"On déplore que le groupe Paul Bocuse, qui représente la gastronomie et l'excellence revendent à l'un des fleurons de la malbouffe. C'est un fast food peu qualitatif, qui nuit à la santé, peu respectueux du bien-être animal. Ce n'est pas ce qu'on a envie de voir s'implanter à Lyon", regrette Camille Augey, adjointe au maire de Lyon en charge de l'emploi, l'économie durable et locale, et les commerces


Car jusqu'ici, la mairie du 9e et la mairie centrale n'avaient pas pris position publiquement sur ce sujet. "On déplore que le groupe Paul Bocuse, qui représente la gastronomie et l'excellence revendent à l'un des fleurons de la malbouffe. C'est un fast food peu qualitatif, qui nuit à la santé, peu respectueux du bien-être animal. Ce n'est pas ce qu'on a envie de voir s'implanter à Lyon", regrette Camille Augey, adjointe à l'emploi, l'économie durable et locale, et les commerces, appuyée par Anne Braibant, maire du 9e arrondissement. Mais la mairie ne pouvait pas interférer dans la vente, ni s'opposer à la demande d'autorisation de travaux si elle est en conformité.

Le 24 septembre dernier, Paul-Maurice Morel, directeur général des établissements Bocuse, expliquait cette vente à Lyon Capitale. "Cette structure ne correspondait plus à nos attentes et nous souhaitions préserver l'image de la marque", confiait-il. Le groupe craignait de ne pas pouvoir maintenir une qualité à la hauteur des ambitions de Jérôme Bocuse et Philippe Bernachon. Il affirmait qu'au vu de la configuration du restaurant et son emplacement, "seul McDonald's était capable de se l'offrir" et pouvait reprendre la restauration rapide.

Lire aussi : Lyon : McDonald's rachète le "Ouest Express" de Vaise au groupe Bocuse

Une demande de commerces de proximité

Le quartier de l'Industrie ne dispose que d'une seule épicerie. C'est trop peu pour Alexandre et les membres du collectif. Ils voudraient voir s'implanter plus de commerces, avec des produits issus de producteurs locaux. "C'est une question de projet de société. Est-ce qu'on continue dans ce cercle vicieux ? Ou alors on enclenche un cercle vertueux pour les prochaines années, pour une meilleure alimentation pour nos enfants, et pour nous aussi ?", soutient l'habitant de Vaise. Il évoque également l'importance du circuit court pour mieux rémunérer les producteurs et "décarboner" l'alimentation.

Alexandre a bien suivi les municipales en 2020 et les promesses de campagne des écologistes. Il évoque un projet de marché de producteurs locaux, qu'il attendait et qu'il ne voit pas venir. En effet, dans le programme des écologistes pour le 9e arrondissement figurait deux mesures :

  • "Le soutien à l’implantation de commerces de proximité dans les quartier en déficit comme au Vergoin ou à l’Industrie."
  • "La mise en avant des producteur·trice·s biologiques et locaux·les et de leurs produits en multipliant les marchés alimentaires qui leurs sont réservés : plus de lieux et plus de plages horaires, notamment en soirée."

 "C'est une question de projet de société. Est-ce qu'on continue dans ce cercle vicieux ? Ou alors on enclenche un cercle vertueux pour les prochaines années, pour une meilleure alimentation pour nos enfants, et pour nous aussi ? ", soutient Alexandre, habitant de Vaise et opposant au projet de McDonald's. Il demande plus de commerces de proximité avec des produits locaux.


Anne Braibant, la maire du 9e, le reconnaît bien volontiers, "dans le quartier de l'Industrie, il y a des lacunes en terme d'offre commerciale". Mais selon elle, la majorité écologiste ne se tourne pas les pouces. "Dans le cadre de la refonte des marchés, nous allons identifier des zones pour y créer des offres avec des produits de qualité. On y travaille", ajoute l'édile.

Un travail d'état des lieux des marchés devrait être fait en 2022, pour aménager les horaires, et créer d'autres marchés affirme Camille Augey. La mairie du 9e a aussi dans son viseur un local, pour en faire un lieu de vie et "éventuellement y accueillir une Association pour le maintien d'une agriculture paysanne (AMAP)". Pour l'heure, les deux élues ont proposé aux opposants de recevoir les opposants très prochainement. "Dans la démarche c'est positif, mais c'est aussi leur rôle en tant que politiques. On verra bien ce qui ressort de cette réunion", dit Alexandre. Car les membres du collectif ont des revendications à revendre pour leur quartier.

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