Les étudiants de l'ex-institut Paul-Bocuse sont-ils muselés ?

Le changement de nom de l'institut Paul-Bocuse en institut Lyfe, sur fond de bataille juridique, risque d'avoir un impact sur l'école hôtelière lyonnaise. La réserve semble de mise.

Jeudi 27 avril dernier, la direction de l’institut Paul-Bocuse a annoncé abandonner le nom du "Pape de la gastronomie" pour s'appeler Institut Lyfe (acronyme de Lyon For Excellence).

Ce changement de nom de l’une des plus prestigieuses écoles hôtelières et culinaires du monde intervient sur fond de bataille judiciaire, un procès étant prochainement prévu entre Jérôme Bocuse et l’institut pour usage abusif du nom du “pape de la gastronomie”.

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Pétition en ligne

Un changement qui pourrait ne pas être sans conséquence pour l’institution. Stéphan Demaeght de Montalay, ancien directeur académique de l'école, co-fondateur et trésorier de l’Association de défense des valeurs de l’IPB estime que "ce changement de nom est une catastrophe en soi. J’ai bien compris que les dirigeants souhaitaient garder le mot "institut". Il faut rester sérieux : les étudiants ne viennent pas pour le mot "institut" mais pour le nom qui y est accolé "Paul Bocuse"."

Dans la foulée de l'annonce du changement de nom, une pétition a aussi été mise en ligne pour dénoncer cette "situation désagréable". Du jamais vu. Elle regroupe (au 6 juin) 5 199 signatures.

"Je ne suis pas autorisée à parler de ce sujet"

Une étudiante de 3e année à l'institut Lyfe (ex-institut Paul Bocuse)

Interrogé à visage découvert et face caméra, une étudiante en 3e année de l'école d'Ecully explique avoir choisi cette école pour le nom de Paul Bocuse. Interrogée par Lyon Capitale sur l'impact d'un tel changement de nom, l'étudiante répond : "malheureusement, je n'ai pas le droit d'en parler, je ne suis pas autorisée à parler de ce sujet".

Nous avons envoyé un mail à Ryma Prost-Romand, présidente des alumnis de l'école d'Ecully. "Tout d'abord, je tiens à souligner que vos questions sont une insulte à l'intelligence des jeunes gens, connaissez vous une personne de 18 à 30 ans, en France, à qui vous pourriez interdire de parler ? Ne pensez-vous pas que donner une consigne avec la volonté de faire taire entraînerait l'effet inverse?"

"Aucune directive n’a été donnée aux étudiants ou collaborateurs les empêchant de s’exprimer sur le changement de nom"

Caroline Abecassis, directrice de la communication et du marketing de l’Institut Lyfe

Et de répondre à la question de savoir si l'association des anciens élèves a donné des consignes de ne pas parler de ce changement de nom : "aucune consigne n'a été donnée (sic)."

Même son de cloche du côté de la direction de l'institut Lyfe explique à lyon Capitale : "aucune instruction, interdiction, directive n’a été donnée aux étudiants ou collaborateurs les empêchant de s’exprimer sur le changement de nom" explique Caroline Abecassis, directrice de la communication et du marketing de l’Institut Lyfe.

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