Les militants devant Arkema lundi 4 décembre. La pollution aux Perfluorés a marqué l’année 2023. (Photo Louis Rouquette)

L'Europe interdit les PFAS dans les emballages alimentaires d'ici 2026

Les PFAS seront interdits dans les emballages alimentaires en contact avec les denrées à partir de 2026.

Après plus d'un an de négociations, le Parlement et le Conseil européens ont conclu ce mardi un accord sur la révision des règlements relatifs aux emballages aux déchets d'emballage. Ce dernier contient notamment une mesure relative à l'interdiction des PFAS (dits polluants éternels) pour les emballages alimentaires en contact avec les denrées à partir de 2026. "Une victoire pour la protection de l’environnement et de la santé de nos concitoyens", se réjouit ce mercredi le député MoDem du Rhône, Cyrille Isaac-Sibille dans un communiqué de presse.

"Une victoire pour la protection de l’environnement et de la santé de nos concitoyens"

Cyrille Isaac-Sibille, député MoDem du Rhône

Plus précisément, les concentrations en PFAS dans les emballages alimentaires seront soumises à des seuils prédéterminés visant à limiter l'exposition des usagers à ces substances nocives pour la santé. Le député, qui a rendu un rapport sur le sujet en janvier 2024 préconisait cette mesure et se réjouit ainsi de "l'engagement collectif de l'Union européenne envers la protection de la santé publique, la sécurité alimentaire et la préservation de l'environnement". Plutôt alarmiste, son rapport appelait entres autres à faire "cesser urgemment les rejets des industriels", notamment à Pierre-Bénite qu'il qualifie de "hotspot" de la pollution aux perfluorés.

Les PFAS ?
Les "PFAS" (famille composée de plus de 4 700 molécules de synthèse) sont produits par l'homme depuis les années 40. Leurs propriétés physico-chimiques (résistantes aux chaleurs intenses ou aux acides, à l’eau et aux graisses…) expliquent leur présence dans un grand nombre de produits de consommation courante et applications industrielles.
Le fait qu'ils soient très largement utilisés ( textiles, emballages alimentaires, cosmétiques, poêles anti-adhésives, mousses anti-incendie, imperméabilisants, cires à parquet, vernis et peintures, etc.), en plus de leur faible dégradation, rend ces substances omniprésentes dans l’environnement, notamment dans les cours d’eau. On parle de "polluants éternels" car ils peuvent rester dans l’environnement des décennies, voire des siècles. Le Rhône, de l'aval de Lyon jusqu'à la Méditerranée, est particulièrement touché.
Selon la littérature scientifique existante, les perfluorés favoriseraient les cancers chez l’homme et les défauts de défense immunitaire des enfants.

Si cette norme est un premier pas, tout comme les mesures de réduction voire d'arrêt des rejets prises à la demande de l'Etat par les industriels Arkema et Daikin près de Lyon, il faudra s'armer de patience pour voir des mesures plus drastiques, alors que près de 150 000 habitants du Rhône consomment une eau contaminée selon une étude de l'Agence régionale de santé. Des dérogations pouvant aller jusqu'à 12 ans sont encore accordées aux industriels de la santé ou de l'énergie leur permettant de continuer leur rejets.

Selon Cyrille Isaac-Sibille, qui temporisait il y a quelques semaines lors d'une présentation à la presse de son rapport, "il y a des réponses à avoir par rapport à l'inquiétude des industriels. Tous en sont dépendants, ils se demandent comment ils vont s'en sortir", juge le député.

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