Il braque son arme factice sur les policiers et se fait tuer

Après une course-poursuite d'une quarantaine de minutes, un CRS a abattu le passager de 20 ans d'une auto sur fond de légitime défense, malgré un faux pistolet. La conductrice de 53 ans était sous l'emprise du cannabis.

C'était un couple improbable. Elle, 53 ans, une fille de 9 ans, divorcée. Lui, presque 20 ans, en rupture familiale. Ils sont tout les deux originaires de Créteil et semblent errer ainsi depuis un mois. Ce mercredi, la gendarmerie reçoit plusieurs appels d'automobilistes qui signalent qu'un homme, sur l'autoroute, brandit un pistolet sur les conducteurs qu'il croise. C'est elle qui conduit. La Peugeot rouge file sur l'A7 depuis Tain l'Hermitage. Il est bientôt 16 heures et c'est finalement la police qui tente de rattraper le véhicule. Au péage de Vienne, des agents tentent de l'immobiliser mais la conductrice leur échappe et force la barrière du péage. A partir de là, la course-poursuite se corse : la voiture ne respecte plus le code de la route et double en tous sens. Elle sort à Saint-Symphorien d'Ozon, grille les feux rouges, prend les ronds points en sens inverse. La route est plus étroite.

Il braque son arme sur les policiers

Finalement, un véhicule de CRS arrive à se mettre en travers de leur chemin, sur la RN6 (route de Grenoble). La 107 le percute et fait demi tour. Les policiers tirent des coups de feu dans les roues de la Peugeot pour l'immobiliser, mais celle-ci poursuit son trajet. A Saint-Laurent de Mure, un fourgon barre la route, la voiture rouge qui a trois pneus sur quatre éclatés est stoppée. Les forces de l'ordre extraient la conductrice mais le passager résiste. Il mesure 1m90, pèse 120 kilos, il se débat, puis il se baisse et ramasse une arme. Il braque le pistolet sur un des deux policiers. Celui-ci lui tire alors dessus, à deux reprises, mais ne l'atteint pas. Un troisième agent qui était en position de protection tire à son tour alors que le passager braque encore son arme sur eux. La balle atteint son thorax.

La conductrice atteinte de démence

Pour le procureur de la République, Marc Désert, cet homme avait un "comportement suicidaire". Il s'avère en effet que l'arme du jeune homme était factice. Les policiers qui lui faisaient face ne pouvaient vraisemblablement pas le savoir. "Ils ont eu peur pour leur vie", soutient le Procureur. Quant à la conductrice, elle "était en proie à une crise de démence" et tenait des "propos complètement incohérents". Elle a été hospitalisée d'office, du cannabis a été détecté dans son sang. Deux enquêtes ont été lancées. L'une par l'inspection générale de la police nationale (IGPN) pour déterminer si les policiers qui ont utilisé leurs armes étaient effectivement en position de légitime défense. L'autre par la police judiciaire (PJ) sur le couple. Les motifs retenus : violence avec armes, refus d'obtempérer, délit de fuite et mise en danger de la vie d'autrui. Mais seule la quinquagénaire pourra expliquer cette folle échappée.

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