Gilles Vesco : "Nous pensons déjà à car2go avec des voitures électriques dans Lyon"

Vice-président du Grand Lyon en charge de la mobilité, Gilles Vesco revient avec nous sur le lancement de Car2Go. Ayant déjà dépassé les 1000 abonnés, le service d’autopartage en libre service soulève plusieurs interrogations.

Lyon Capitale : L’UMP vous accuse d’avoir volé le projet de voiture électrique en location de Dominique Perben, qu’en pensez-vous ?

Gilles Vesco : Soyons sérieux, Dominique Perben s’était contenté de proposer un projet qu’il avait vu à Antibes. Ce n’est pas le même système. Il s'agissait clairement d'une fausse bonne idée qui a été un échec puisque le service a fermé en 2011. Le système car2go est plus ambitieux et nous permet de ne pas essuyer les plâtres. Là, on ne débourse pas un centime et les risques sont assumés par le prestataire.

Lorsque l’on prend en compte les coûts de communication, êtes-vous certain que la ville ne paye rien ?

Pour les campagnes d’affichages, nous disposons de 1000 emplacements par semaine sur les panneaux de pub de JC Decaux. Cela rentre dans le cadre du partenariat Vélo’v. Que nous mettons des affiches car2go ou autre chose, c’est pareil pour nous. Car2go rapporte même de l’argent à la ville, puisque nous touchons 70 euros par mois par voiture, au titre du stationnement, soit 168 000 euros par an pour 200 véhicules.

Si vous ne payez pas, comment pouvez-vous imposer vos volontés aux prestataires ?

Grâce à la mise en place d’un label auto partage qui autorise les voitures à se garer sur des places spécialement dédiées, en plus de tout autre espace de stationnement de surface, nous avons mis en place un comité de suivi pour surveiller le dossier. Nous avons aussi exigé des tarifications spéciales et nous avons obtenu un droit d’entrée 50 % moins cher que celui de Hambourg qui est à 29€. Enfin, nous avons négocié des prix pour les étudiants avec 15 minutes gratuits par mois et un droit d’entrée à 4,90 euros. Pour ceux qui ont une carte Vélo’v le droit d’entrée est à 9,90 euros, avec 30 minutes pour tester car2go, tandis que ceux qui ont une carte car2go obtiennent 1 heure de Vélo’v gratuit.

Après avoir mis les Lyonnais au vélo, vous les faites retourner dans des voitures, n’est-ce pas paradoxal ?

On les met dans des voitures partagées c’est ça la différence. Elles tournent 5 fois plus et remplacent jusqu'à 8 voitures individuelles dans la ville. Car2go renforce le vélo et le transport en commun. Il faut que les gens arrêtent de multiplier les voitures. Les ménages sont aujourd'hui "sur-motorisés". A Ulm, un tiers des usagers ont revendu leur deuxième ou troisième voiture. Cela permet de gagner des places de stationnement car n’oublions pas : un véhicule reste stationné 95 % du temps. D’un autre côté, quand on prend une voiture car2go par confort, on se rend compte que les trajets sont plus longs que lorsqu’on les fait à un vélo ou en transport en commun. 65 % des abonnés car2go ont moins de 35 ans, et cette expérience peut les pousser à renoncer à acheter un premier véhicule.

L'idée de voir des car2go électriques est-elle révolue ?

Pas du tout, dans 2 ou 3 ans, quand les Smarts seront amorties, nous pourrons l’envisager. Nous pensons déjà à car2go avec des voitures électriques. En attendant, nous nous posons la question des bornes de recharge et allons mettre en place une commission "électro mobilité". Nous réfléchissons aussi à l’origine de l’électricité et avons signé un partenariat avec la CNR pour que les voitures électriques utilisées par le Grand Lyon soient rechargées avec des "électrons verts". Amsterdam démarre car2go en électrique, nous allons voir comment ça se passe et nous en tirerons rapidement des conclusions.

Retrouvez notre dossier : j’ai testé car2go : le vélo’v des voitures dans Lyon Capitale de mars 2012.

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