Des étudiants chinois en rade a lyon 3

Problème : aucune convention ne lie cette université à Lyon 3. Un vrai casse-tête diplomatique.

24 étudiants de la plus prestigieuse université d'économie de Chine doivent arriver en janvier, pour poursuivre leur diplôme de "Master 2 de finance franco-chinoise" à Lyon 3. Seul problème, le nouveau président de Lyon 3, Hugues Fulchiron, n'a jamais entendu parler de cette convention avec l'université Renmin. Il a donc entamé des investigations en interne et a fini par trouver la fameuse convention, mais avec la fausse signature de son prédécesseur, Guy Lavorel. L'université est donc dans un immense embarras. Lyon 3 qui est particulièrement bien placée dans le développement des liens avec la Chine ne peut pas se permettre de se brouiller avec l'"Université du peuple", l'une des plus importantes du pays : "Les étudiants sont dans une situation extrêmement délicates vu que les cours ont commencé là-bas, reconnaît le président Hugues Fulchiron. C'est d'autant plus fâcheux pour nous, que nous souhaitons développer nos relations avec la Chine. Et il ne faudrait pas que cette affaire ternisse la réputation de Lyon 3 à l'étranger". L'ambassade de France, informée du problème, a eu cette même réaction embarrassée : cette affaire risquent de nuire aux intérêts français en Chine. Nos diplomates ont alors chaudement conseillé au président de Lyon 3 de "régulariser" cette convention a posteriori. Une solution que le président Fulchiron ne veut pas envisager : "ce serait entériner ce qui a été fait en dans l'illégalité. Dans tous les cas, cette convention ne peut pas être signée en l'état. Et il n'est pas question de décerner un diplôme de Lyon 3 sans les garanties nécessaires". La nouvelle équipe présidentielle de Lyon 3 doit donc agir avec doigté. Le président doit prochainement rencontrer tous les acteurs lyonnais du dossier avant de prévenir ses homologues chinois qu'ils ont en main une convention bidonnée.

Convention bidonnée : à qui la faute ?
Pour le président de Lyon 3, Hugues Fulchiron, il ne fait guère de doute : "cette convention avec l'université Renmin a été développée par Jean-Claude Pfeffer alors qu'il ne pouvait plus intervenir au nom de l'université (ce professeur emblématique de Lyon 3 a été suspendu pour 2 ans pour avoir encaissé sur son compte le chèque d'une étudiante vietnamienne, ndlr). Des documents attestent de sa présence lors de cérémonie à Pékin (voir photo). J'ai envoyé une lettre au Cneser (Conseil National de l'Enseignement Supérieur Et de la Recherche) pour voir quelles suites pouvaient être données sur le plan disciplinaire. J'envisage aussi des poursuites sur le plan pénal". Nous avons rencontré le principal mis en cause. Il se défend en nous montrant deux certificats de l'université de Renmin : "Je suis professeur invité pour cette université pendant 5 ans et je suis leur conseillé en charge de la coopération avec les universités européennes". Il précise : "J'ai lancé le programme il y a deux ans, à l'époque où j'étais en charge des relations internationales. Depuis je ne suis plus intervenu sur le sujet. (...) Si je suis sur cette photo, c'est au titre de conseiller pour Renmin".

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