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« Crise systémique » du nucléaire : comment en sortir ?

Après de nombreuses actions des militants écologistes pour montrer la vulnérabilité des installations nucléaires, la Commission d’enquête de l’Assemblée nationale rendait ce jeudi ses conclusions. Au programme, 33 recommandations pour sortir de la crise et une remise en question de la gestion des déchets nucléaires.

En début de semaine, l’association de défense environnementale Greenpeace envoyait un drone s’écraser sur la centrale nucléaire du Bugey afin de pointer du doigt sa fragilité, et plus généralement la vulnérabilité des centrales en général. Ce jeudi, la Commission d’enquête sur la sûreté et la sécurité des installations nucléaires de l’Assemblée nationale rendait ses conclusions, qui s'appuient notamment sur les analyses de WISE-Paris, agence d’information et d’expertise sur le nucléaire et l’énergie.

Alarmant, le rapport de la Commission parle d’une « crise systémique » du nucléaire au niveau de la gestion des déchets et de la sécurité. Parmi les facteurs mis en avant pour expliquer cette situation, la Commission en distingue cinq. Ainsi, les choix industriels faits dans le passé sont remis en question suite aux auditions menées par les experts, tout comme l’état des installations nucléaires, fatiguées et vieillissantes. Du fait de la pression financière et d’un accroissement important de la demande, se pose également le problème de la dégradation des capacités nucléaires. Les experts ont également constaté une perte de confiance tant dans les exploitants de centrales nucléaires que dans les procédures de contrôle. Tout ceci dans un contexte marqué par des crises récurrentes et une évolution des risques à ne pas négliger, les catastrophes nucléaires de Tchernobyl et beaucoup plus récemment Fukushima étant encore très présentes dans les esprits.

Pour sortir de la crise, la Commission a établi une liste de 33 recommandations. Parmi celles-ci, les experts de WISE-Paris mettent notamment l’accent sur la nécessité de donner plus de visibilité à l’état des installations nucléaires existantes, afin de prendre les mesures nécessaires du point de vue de la sécurité. Le système de traitement des déchets et des combustibles usagés est également à revoir selon les experts, pour un entreposage qui doit être repensé en plus solide. Une affirmation de la Commission qui vient confirmer les actions des militants écologistes et remettre en question les stratégies de traitement des déchets mises en place jusque là. Quant à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), ses compétences doivent être renforcées, spécialement en ce qui concerne la sécurité passive, mais aussi au niveau de sa responsabilité et des comptes qu’elle doit rendre pour faire état de l’application des mesures prises par les exploitants.

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