Professeur de pneumologie et infectiologue à l’hôpital de la Croix-Rousse, Florence Ader coordonne l’essai clinique européen Discovery © AFP
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Covid-19 : entretien avec le professeur Florence Ader, qui pilote l'essai Discovery

Professeur de pneumologie et infectiologue à l’hôpital de la Croix-Rousse, Florence Ader coordonne l’essai clinique européen Discovery.

Lyon Capitale : Au 18 août, 835 patients ont été inclus dans l’essai Discovery, contre 740 au début du mois de mai, est-ce désormais plus dur d’inclure de nouveaux patients ?

Florence Ader : Non, nous sommes au contraire actuellement dans une phase d’augmentation du recrutement. Il y a eu effectivement une stagnation, mais qui était attendue consécutivement au confinement et son résultat, rassurant, avec une baisse du nombre de cas et un aplatissement de la courbe d’inclusion. Désormais, la situation est plutôt stable avec un recrutement lent mais continu, soit environ 10 à 20 patients recrutés par semaine depuis la fin du mois de juillet, ce qui nous permet d’avancer lentement mais sûrement.

Avec toujours 32 centres partenaires en France ?

Oui, sans compter la Belgique (4 centres), le Luxembourg (2 centres) et l’Autriche (4 centres) qui sont en phase de recrutement actif, avec une situation épidémiologique semblable à la nôtre, c’est-à-dire une stagnation avec peu de cas d’hospitalisations. Rappelons que Discovery est un essai sur les patients hospitalisés, et n’a donc aucun rapport avec la prise en charge ambulatoire des patients qui vont bien et qui restent en quatorzaine à domicile. Ce n’est effectivement pas l’énorme vague que l’on a connue au début de la pandémie. Peu de patients hospitalisés donc, mais toujours un petit flux qui permet de tenir un rythme de recrutement relativement bon.

Avec des marges de progression probablement plus importantes à l’étranger alors que l’on ne comptait au début du mois de mai qu’un seul patient recruté hors de France.

Oui. Il faut considérer que chaque pays a aussi des protocoles nationaux. L’idée étant qu’il y ait un “couloir” de recrutement pour les protocoles et que tout avance en même temps et avec des réponses rapides. De plus, dans ces pays-là, on ne s’appuie pas sur l’intégralité du maillage médical pour inclure des patients mais sur 4 à 5 centres maximum par pays et 2 dans le cas du Luxembourg.

Lors de votre audition au Sénat, le 6 mai dernier, vous aviez évoqué un coût de 5 000 euros par patient inclus dans l’étude Discovery. Comment l’essai est-il financé au niveau français et européen ?

Quand on annonce ce montant, on évoque quelque chose de banal dans la recherche. Cela a été signalé dans la presse comme étant une somme incroyable mais tout patient inclus dans le moindre protocole de recherche génère un surcoût lié à la recherche de l’ordre de 2 000 à 10 000 euros en moyenne. Que les choses soient très claires, il n’est absolument pas anormal qu’un protocole tel que celui-là suscite des frais inhérents à sa mise en place et à son fonctionnement. Et ce montant n’est pas excessif, il y a des centaines d’exemples où les coûts sont plus élevés. En ce qui concerne les autres pays, ils s’autofinancent.

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