nuits sonores

Charte : la Ville "dompte" la nuit lyonnaise

Difficile de développer le monde de la nuit lyonnaise tout en respectant les impératifs de sécurité publique et la quiétude des riverains. La signature de l'édition 2013 de la “Charte pour la qualité de la vie nocturne” a eu lieu ce vendredi. Elle marque la coopération entre les autorités et les établissements de nuit. Un partenariat gagnant-gagnant qui résout l'équation d'intérêts parfois divergents.

Collé à l'entrée des discothèques ou des bars, on trouve parfois ce logo qui représente une chouette sur un fond coloré. Cet autocollant est donné par la Ville de Lyon aux établissements de nuit signataires de la “Charte de la vie nocturne”. Cette année encore, ce document constitue les engagements mutuels entre les autorités et la patrons d'établissements. Il était signé ce vendredi par Jean-Pierre Cazenave-Lacrouts (préfet délégué à la sécurité et à la défense) et Jean-Louis Touraine (adjoint délégué à la tranquillité publique et à la sécurité). Ce dernier explique : “C'est un gage de sérieux. Les parents de jeunes adultes peuvent être rassurés si leurs enfants sortent dans les lieux labellisés.”

Par leur signature, les patrons s'engagent, entre autres, à lutter contre la consommation excessive d'alcool, contre les drogues, contre les discriminations et contre les nuisances sonores. Depuis ses balbutiements en 2006, la charte lyonnaise aurait déjà inspiré d'autres villes françaises et européennes. Pourtant, moins de la moitié des établissements lyonnais l'ont signée. Pour le moment, on en compte environ 70, sur près de 300. Pour les représentants de la profession, le projet serait encore trop jeune pour faire l'unanimité, et atteindre l'objectif de 150 adhésions.

“Une preuve de sérieux”

Les candidatures sont examinées par un comité composé d'élus, d'associations et de représentants d'habitants. Des experts vérifient au préalable le respect des normes de l'établissement. Près de 20% des candidatures seraient rejetées. Vivien Blusset a ouvert le Monckey Club il y a moins d'un an. Il remplit donc le formulaire d'adhésion pour la première fois. “Le monde de la nuit a souffert pendant de nombreuses années, en partie à cause d'une mauvaise réputation. En devenant signataire, les autorités accorderont une plus grande confiance à mon établissement. C'est une preuve de sérieux.”

Lyon s'engage aussi auprès des patrons

En devenant membres de la charte, les patrons d'établissement y trouvent leur compte puisque la Ville de Lyon s'engage aussi. Elle aura un rôle d'information, de valorisation du label, de médiation et de conseil. Une cellule de concertation se réunira chaque mois, autour des acteurs signataires de la charte. L'occasion aussi pour les patrons de faire entendre leurs revendications. “On se place dans une démarche de dialogue et d'échange avec les autorités, explique Ange Bouchonnet, le nouveau propriétaire de La Marquise. Cela nous permettra aussi, à nous, directeurs d'établissement, d'attirer l'attention sur les problèmes que nous rencontrons. Par exemple, aborder le sujet de la sécurité sur les quais.”

Pour Jean-Louis Touraine, la charte instaure une collaboration qui améliorera la vie nocturne, dans l'intérêt de tous. “Les directeurs d'établissement y trouveront l'avantage de ne pas être soumis à des risques de sanctions brutales et inopinées. Par exemple, lorsqu'ils veulent faire des travaux, comme agrandir l'établissement. Le dialogue qui s'instaure permet de savoir les conditions qui permettront d'assurer la sécurité, l'absence de nuisances sonores. Le fait de travailler ensemble place les patrons dans une position plus confortable. Quelquefois, ils se sentaient victimes de mesures qu'ils considéraient comme vexatoires et qu'ils ne comprenaient pas.”

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