Confluence

Centre commercial Lyon Confluence : la semaine, c'est désert

Reportage - Ouvert en grande pompe en avril 2012, le centre commercial de la Confluence était présenté comme un haut lieu de la nouvelle consommation "4 étoiles". Seulement voilà, les commerçants constatent dans l'ensemble une fréquentation "trop calme".

En ce mercredi après-midi, les gens circulent aisément dans les allées glacées du centre commercial. "C'est normal, les week-ends sont pas mal, mais la semaine, c'est désert", note, amer, le responsable d'une boutique de bijoux fantaisie de luxe. Un peu plus loin, une devanture est placardée par une affiche "confluence". Une enseigne de vêtements multi-marques vient de fermer, c'est la première fermeture dans le centre commercial, seulement huit mois après l’ouverture. "D'autres responsables sont inquiets", murmure-t-on alors que le gestionnaire du centre vient d’indiquer aux commerçants de "moins parler aux journalistes".

C’est finalement une grande déception que l’on perçoit chez eux. "C'est pas sensas", lance la directrice adjointe d'une célèbre marque de cosmétiques. Une autre responsable va plus loin dans l'amertume : "dans la semaine, parfois on se regarde dans le blanc des yeux avec mes collègues". Du coup, le chiffre d’affaires s'en ressent; très peu d'enseignes arrivent à atteindre leur objectif.

Un léger mieux en novembre et en décembre

En cette période de Noël, les commerçants ressentent un certain frémissement. Chacun s'accorde à dire qu'il faut du temps pour le centre commercial et pendre une vraie place dans la sphère commerciale lyonnaise. "Il faut se laisser du temps, en général nos directions attendent 3 ans pour savoir si le lieu d'implantation va fonctionner", rappelle une directrice. Saad, co-responsable d'une enseigne de vêtements sportwears confirme : "Tout le monde ici peut largement assumer une année difficile". Dans une autre boutique, le ton est plus enthousiaste : "Les Lyonnais commencent à prendre leur marque". Tout n'est pas perdu et loin de là !

Trop froid et peu accessible

Les commerçants pointent du doigt deux causes principales pour expliquer une fréquentation qui reste en dessous de leur espérance: le froid et surtout l'accessibilité. "Les parkings sont mal faits, le samedi, parfois c 'est très compliqué, les gens restent bloqués une heure et ensuite ils ne reviennent plus". Certains critiquent le choix des enseignes, déjà implantées en centre-ville ou à la Part-Dieu.

D'autres remarquent que les boutiques sont trop onéreuses par rapport au quartier. "On attire surtout une clientèle du sud lyonnais, voir de l'ouest. Celles du centre ville et des beaux quartiers ne viennent pas", observe une vendeuse. Karine vient du côté de Montluel dans l'Ain avec sa fille. "Cela fait deux fois que l'on se rend ici, essentiellement pour Hollister la marque chouchoute des ados", sourit-elle, non sans faire remarquer qu'il fait "un peu froid ici".

L’espoir des projets immobiliers

Les projets immobiliers autour du centre sont un véritable espoir pour les commerçants. A l'horizon 2025, 5000 habitants supplémentaires viendront s'installer dans le quartier. Le gestionnaire du centre, Unibail-Rodamco qui n’a pas répondu à nos différents appels, a également décidé de miser sur l'évènementiel. Durant cette période de fête, une carte de jeu est distribuée dans tous les magasins. Résultat : une file d'attente permanente devant la borne avec un gagnant toutes les trois minutes ! "Il faut que les gens viennent pour acheter et non pour visiter", tranche finalement un commerçant.

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