Photo d’archives Woodstower © Brice ROBERT / Woodstower

Avenir incertain pour Woodstower, le festival enregistre plus de 300 000 euros de pertes

Minée par des conditions climatiques capricieuses, la dernière édition de Woodstower hypothèque l’avenir du festival qui enregistre entre 300 et 350 000 euros de pertes. 

La canicule et les orages retombés, l’heure est au bilan cette semaine du côté Woodstower et les premiers résultats financiers de cette 24e édition plongent la direction du festival dans l’incertitude. "Ce n’est pas horrible, mais on est bien en dessous de ce que l’on espérait", confie Maxime Noly, le directeur du festival, alors que seulement 35 000 festivaliers se sont déplacés jusqu’à Miribel-Jonage. Bien loin des 43 000 personnes accueillies il y a un an. 

"Sur la billetterie on enregistre environ 200 000 euros de pertes et à peu près 150 000 euros de pertes sur le bar et les ventes de snack"

Maxime Noly, directeur de Woodstower

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Entre orage et canicule, le festival pas épargné

Tout au long de cette édition, les organisateurs auront dû composer avec les aléas climatiques. Repoussant l’ouverture de leurs portes et des bars en raison d’une vigilance rouge canicule le mercredi et le jeudi, l’organisation a ensuite été contrainte par la préfecture de fermer ses portes pendant 1h30 en pleine soirée le vendredi alors que de violents orages étaient annoncés par Météo France. "Il y a finalement eu quelques pluies, pas trop d’orages, mais le mal était fait puisque le public n’est pas venu en dernière minute et certaines personnes qui avaient des places ne se sont pas déplacées", regrette Maxime Noly. Combinés, ces événements climatiques ont eu l’effet d’un véritable coup de massue sur le festival qui effectue habituellement 30% de sa billetterie dans sa dernière semaine. 

"Cela fait un gros trou, d’autant plus que l’on était déjà dans une situation pas hyper favorable financièrement"

Maxime Noly, directeur de Woodstower

Pour un événement dont le budget est d’environ 2 100 000 euros, les pertes se révèlent massives.  "Il faut que l’on affine un peu les chiffres, mais on enregistre environ 300 à 350 000 euros de pertes sur cette édition", souffle le directeur qui ne cache pas avoir "vécu sans doute l'édition la plus éprouvante de l'histoire de Woodstower". De manière très concrète, environ 200 000 euros de pertes ont été enregistrés sur la billetterie et 150 000 euros sur le bar et le snack, trois posts qui représentent à eux seuls 85% du budget de Woodstower. "D’habitude, les recettes du bar permettent de compenser un petit peu lorsque l’on a des déconvenues au niveau de la billetterie", mais cette année les fortes chaleurs, les pluies diluviennes et les ouvertures tardives des bars ont rompu cette ligne de vie. Le panier moyen des festivaliers au bar passant de 13,50 € à 9 €.

Wintower menacé dès sa 2e édition

De quoi hypothéquer l’avenir du festival qui doit fêter son quart de siècle en 2024 et celui de ses 10 salariés, dont les emplois se retrouvent menacés. Ces nouvelles difficultés financières viennent en effet s’ajouter à celles que connaît l’association depuis un an déjà, après "des pertes importantes enregistrées" sur Wintower en 2023, l’édition hivernale de Woodstower organisée pour la première fois l’hiver dernier, et sur Woodstower en 2022. Celles-ci avaient pu être amorties grâce aux fonds propres de l’association, "mais là  nous n’avons plus les fonds pour faire face à ce déficit", alerte Maxime Noly qui espère désormais un soutien des partenaires privés et publics du festival. 

À commencer par la Région Auvergne-Rhône-Alpes dont le désengagement au printemps, à hauteur de 40 000 euros, a largement contribué à la fragilité actuelle du festival après 20 ans à ses côtés. "J’ai sollicité la Région en espérant que dans notre situation actuelle elle revienne sur sa décision. On est dans un cas de figure assez exceptionnel, on parle vraiment de la pérennité de l’association et du projet. Cela me semblerait légitime, je ne pense pas que le rôle d’une collectivité soit de faire disparaître des projets associatifs culturels. J’espère que l’on va pouvoir rouvrir un dialogue", précise le directeur du festival. En attendant, la tête est déjà à la deuxième édition de Wintower, afin de décider de son maintien, ou non, au vu de l’état actuel des choses.

Lire aussi : La Région Auvergne-Rhône-Alpes supprime les financements du festival Woodstower

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