Source : Emma Rodot Conseil municipal de la Ville de Lyon, le 30 juillet 2020

À Lyon, l’opposition dénonce le plan de mandat irréaliste des écologistes

Le conseil municipal a adopté ce jeudi le plan pluriannuel d’investissement. Un document qui liste les projets sur lesquels la ville de Lyon compte investir 1,2 milliard d’euros. Un montant d’investissement qui pour les opposants des écologistes sera difficile à honorer. Gérard Collomb dont le bilan a été égratigné par les Verts s’est livré à un long inventaire de ses réalisations des dernières années.

Ce jeudi matin, lors d’une conférence de presse en préambule du conseil municipal, Grégory Doucet avait déroulé son plan de mandat et le document qui en liste les projets, la programmation pluriannuelle d’investissement (PPI). Quelques heures plus tard, les conseillers municipaux l’ont adopté après un long débat, par visioconférence. Les trois groupes d’opposition ont pointé un plan de mandat qui leur paraît difficilement réaliste au vu du montant record d’investissement.

“Je suis admiratif devant votre PPI. Chez vous tout augmente”, s’est amusé Gérard Collomb, maire de Lyon de 2001 à 2020, en préambule. Gérard Collomb, dont le bilan est en creux critiqué par le plan de mandat des écologistes, a tenu à expliquer le delta entre les investissements records de la nouvelle majorité et ceux de ses trois mandats : “en 2015, nous étions dans un contexte de baisse des dotations de l’État, nous perdions 95 millions d’euros par an. Nous avons du faire un choix : laisser filer et aller dans le mur ou mettre en place un plan marge de manœuvre. C’est ce que nous avons fait. Si nous n’avions pas agi ainsi, je ne sais pas comment nous aurions pu affronter les dépenses et manques de recettes liées à la covid-19. Ce plan marge de manœuvre a permis de vous laisser une situation financière assez exceptionnelle”.

Gérard Collomb en défense de son bilan

Gérard Collomb, accusé par Grégory Doucet d’avoir laissé une dette patrimoniale, écologique et sociale, s’est alors lancé dans un long inventaire des réalisations du mandat 2014-2020 : “Nous n’avons pas attendu pour végétaliser la ville. Beaucoup de projets de votre PPI ne sont que l’achèvement de projets que nous avons lancés”, a souligné le prédécesseur de Grégory Doucet. En réponse, Audrey Henocque, la première adjointe aux finances, a émis ce souhait pour l’avenir : “il faudrait arrêter faire bilan des années précédentes”. Sylvie Palomino, conseillère municipale du groupe Progressistes et Républicains (les élus des listes Képénékian), a pointé des manques dans la PPI : “le musée Guimet, la piscine de Gerland ou la rénovation du musée des Beaux-Arts”.

Investissements et dettes records

Au nom de la droite et du centre, Denis Broliquier a reproché à Grégory Doucet d’exagérer la dimension historique et la portée écologique de ce plan de mandat en renvoyant à l’action des maires qui l’ont précédé : “vous êtres le premier maire écologiste, mais pas le premier maire vert. Ce n’est pas vous qui ferez entrer Lyon en transition, car la ville que vous prenez en main n’est pas la catastrophe que vos amis décrivent”. L’ancien maire du 2e a aussi rappelé que la priorité aux écoles était partagée par les listes de la droite aux municipales. Il exprime, en revanche, un désaccord profond sur l’enveloppe de 50 millions d’euros alloués au budget participatif : “c’est une hérésie démocratique, c’est remettre en cause le principe même des élections municipales et votre crédibilité. Vous avez été élu, vous faites des choix. Assumez-les. Que ferez-vous si les citoyens vous proposent un équipement contraire à vos convictions” ?


“Chez vous tout augmente”, s’est amusé Gérard Collomb


Denis Broliquier a terminé son intervention en s’interrogeant sur un montant “déraisonnable” d’investissement qui s’appuie sur l’endettement de la ville et sur la capacité des services à piloter autant de travaux. “Votre PPI est irréaliste et incertaine sur la forme”, a résumé Denis Broliquier. Audrey Henocque a assuré que “les opérations listées seront assurées”. Grégory Doucet a ensuite justifié le changement de politique financière de la ville : “s’il faut emprunter, nous emprunterons”.

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