Manifestation du 23 mars à Lyon. Photo : Nathan Chaize

À Lyon les écologistes dénoncent des violences policières, la préfète voit rouge

Le parti EELV de Lyon et la préfecture du Rhône ont une vision radicalement opposée du maintien de l’ordre et le font savoir. Jeudi soir, les Verts ont dénoncé par communiqué les violences policières, avant de se faire recadrer par la préfète du Rhône. 

Le torchon brûle entre la préfecture du Rhône et les écologistes lyonnais. Dans un communiqué envoyé jeudi dans la soirée, après une journée de manifestation record à Lyon pour protester contre la réforme des retraites, la branche locale d'EELV a dénoncé "les violences policières inacceptables constatées auprès des citoyennes et citoyens pacifiques lors de la manifestation".

"Nous appelons les policiers à faire preuve de raison et de professionnalisme, et remercions les forces de l’ordre qui font preuve de recul par rapport aux consignes de leur hiérarchie"

Philippe Guelpa-Bonaro, co-secrétaire d’EELV Lyon

"Nous appelons les policiers à faire preuve de raison et de professionnalisme, et remercions les forces de l’ordre qui font preuve de recul par rapport aux consignes de leur hiérarchie qui leur sembleraient contraires aux règles de déontologie du maintien de l’ordre et contraires à leurs valeurs humanistes et républicaines", écrit Philippe Guelpa-Bonaro, co-secrétaire d’EELV Lyon et vice-président de la Métropole de Lyon.

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Débat sur l'utilisation d'une "nasse" place Bellecour

Les Verts dénoncent notamment le recours à l’utilisation d’"une nasse" policière pour contenir les manifestants sur la place Bellecour, une "pratique dangereuse que le Conseil d’État a jugé illégale" affirment-ils. À ce stade, il convient de préciser que cette technique qui consiste à encercler les manifestants pour pouvoir contrôler leur mouvement et procéder à des interpellations au besoin n’est pas interdite. Supprimée en 2021 du schéma de maintien de l’ordre par le Conseil d’État, qui estimait que ses conditions n’étaient pas assez précises, cette pratique a été réintroduite depuis par le ministère de l’Intérieur avec de nouvelles conditions d’application. Désormais, cet encerclement peut être pratiqué pendant "une durée strictement nécessaire et proportionnée" et "doit, dès que les circonstances de l'ordre public le permettent, systématiquement ménager un point de sortie contrôlé pour ces personnes". 

Ce qui était le cas jeudi sur la place Bellecour noyée sous les gaz lacrymogènes, alors que les forces de l’ordre procédaient à de nombreuses charges pour disperser les manifestants. 

9 manifestants et 58 policiers blessés

Du côté de la préfecture du Rhône, la prise de position du parti écologiste passe mal. Peu après 22 heures, un communiqué cette fois signée par la préfète du Rhône Fabienne Buccio était envoyé à la presse pour condamner "fermement les propos inadmissibles tenus ce soir par EELV Lyon". 

"De telles déclarations ne sont pas dignes d'une formation politique alors que 58 membres des forces de l'ordre ont été blessés"

Fabienne Buccio, préfète du Rhône

"De telles déclarations ne sont pas dignes d'une formation politique alors que 58 membres des forces de l'ordre ont été blessés aujourd'hui lors d’attaques violentes au cours des opérations de maintien de l'ordre menées pour la protection des lyonnais", poursuit la nouvelle représente de l’État au niveau local.

Elle assure notamment que "les forces de l'ordre ont agi […] de manière strictement proportionnée et nécessaire au regard des violences commises ce jour dans les rues de Lyon par près de 1000 individus hostiles". Jeudi en fin d’après-midi, la préfecture avait annoncé 11 interpellations et neuf blessés du côté de manifestants. 

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