Manifestation "Jamais sans toit"
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160 enfants dorment dans les rues de Lyon

Le résultat du dernier comptage est là : 160 enfants de la métropole lyonnaise dorment dans la rue ce soir. Après l'évacuation de l'école Lucie Aubrac par la police, les membres du collectif Jamais sans toit ne baissent pas la garde et veulent obtenir une réaction de la Métropole de Lyon et de la Préfecture.

160, soit le nombre d'enfants qui dorment dans les rues de la métropole de Lyon, selon le dernier comptage et l'un des porte-parole du collectif Jamais sans toit. Vacances de la Toussaint obligent, la plupart des actions sont suspendues jusqu'à la rentrée. Le regroupement de parents d'élèves et d'enseignants prévoit de se réunir le 8 novembre prochain pour discuter ensemble de la suite des événements. "L'idée, ce serait de décider d'une occupation globale dans plusieurs écoles en même temps. [...] C'est l'une des seules actions qu'on a pour rendre visible la situation des enfants et pour que les autorités réagissent, comme à l'école Lucie Aubrac" confie un parent d'élève et enseignant de l'école Gilbert Dru, où huit enfants scolarisés sans hébergement ont été recensés. L'une des familles s'est vue prêter un logement pendant les vacances de la Toussaint mais l'avenir reste incertain pour la rentrée. "Il y a pourtant un droit à l'hébergement d'urgence" s'exclame le porte-parole. Le collectif Jamais sans toit est d'ailleurs dans l'attente d'un rendez-vous avec la préfecture. La Métropole de Lyon doit, elle, se réunir le 6 novembre, selon le collectif.

Système D pour aider les familles

Du côté de l'école Anton Makarenko, on fonctionne au système D. Grâce à une proche d'une membre du collectif Jamais sans toit, des invendus de boulangerie peuvent être donnés aux familles des enfants recensés. Des goûters solidaires sont également organisés et, tous les quinze jours, la porte-parole du collectif et enseignante à l'école Anton Makarenko appelle le 115. "Ça permet de réactualiser le dossier de la famille pour laquelle j'appelle, de dire qu'elle n'a toujours pas de logement. Nous avons une maman qui est enceinte" rapporte-t-elle.

À l'école Lucie Aubrac, les membres du collectif Pas d'enfant sans toit, né il y a quelques semaines et membre du collectif global Jamais sans toit, continuent de se réunir tous les vendredi à 20h devant l'école. "Ça nous permet de garder un contact avec les familles pour voir où elles en sont, de leur apporter un peu de réconfort et de se faire connaître auprès d'autres personnes. On le fait même pendant les vacances" exprime un porte-parole. Affichage dans le quartier, sur les appartements des membres du collectif ou encore pétition, Pas d'enfant sans toit ne lésine pas sur les moyens pour se faire entendre. "L'évacuation de l'école Lucie Aubrac il y a quelques jours a permis de faire remuer un peu les choses. De petites actions ponctuelles sont menées" analyse un membre de Jamais sans toit.

Prises de risque pour les enseignants du collectif

"On est sur nos gardes" confie un enseignant de l'école Michel Servet, membre du collectif. Une centaine de places en hôtels et deux cent autres devraient être mises à disposition dans le cadre du plan froid, notamment grâce à l'ouverture de gymnases. Un chiffre insuffisant pour cet enseignant selon qui d'autres lieux de rassemblement de familles sans abri devraient être évacués.

Si la réunion de rentrée doit permettre de décider ou non d'une nouvelle occupation des écoles, la prise de risque devra elle aussi être calculée. "Il y a des pressions sur les personnes qui ont occupé les écoles, des menaces d'aller porter plainte. Certains collègues se sont vus convoqués les années précédentes. On veut éviter de trop s'exposer et d'être évacués trop rapidement" continue l'enseignant.

Pour lui, le nombre d'enfants recensés ne correspond pas à la réalité. "Le comptage se fait par réseau : les numéros de téléphone circulent et on a des personnes qui nous appellent pour signaler des familles sans abri. Mais ça ne concerne que 30 à 40 écoles de la métropole. Je pense qu'on est vraiment loin du compte" explique-t-il. Il s'étonne d'ailleurs que, d'après lui, les chiffres de la Métropole de Lyon reprennent ceux du collectif, pourtant basés sur un comptage artisanal.

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