Peter Grimes © Monika Rittershaus

Opéra de Lyon : un pêcheur sans pardon

À sa création, en 1945 à Londres, Peter Grimes sonne le retour en grande pompe de l’opéra anglais et d’un style musical typically british et délicieusement iodé.

Dans un petit village du Suffolk, à l’est de l’Angleterre, un simple pêcheur marginalisé rentre un jour sans son mousse, disparu en mer. Accusé par les villageois de l’avoir brutalisé et d’être responsable de sa mort, seule l’institutrice du village croit en son innocence.

Mais son ostracisation croissante et la montée en tension de la situation – notamment à l’occasion d’une tempête qui touche le village – débouchent hélas à une chasse aux sorcières privant Peter Grimes d’issue au profit d’une disparition volontaire.

Inspiré d’un poème de George Crabbe, à travers un livret confié à Montagu Slater, l’opéra en trois actes reprend le thème du bouc émissaire marginal, du héros maudit voué à la destruction.

C’est aussi l’occasion pour Benjamin Britten d’exposer au grand jour son style dans une partition à la fois impressionniste et symboliste, évoquant le contexte marin à travers les harmonies mouvantes de la tempête, métaphore des tempêtes qui s’agitent sous les crânes.

Ici le metteur en scène Christof Loy choisit d’aborder les thèmes de la marginalité, de l’intolérance et des discriminations en imaginant Peter homosexuel. C’est sa différence qui sera le point de départ d’un cercle vicieux menant à son ostracisation de la part des habitants du village.

Wayne Marshall sera quant à lui chargé de la direction des solistes du Lyon Opéra Studio, des chœurs et de l’Orchestre de l’Opéra dans cette reprise d’une production du Theater an der Wien. /// G. M.

Peter Grimes – Du 9 au 21 mai à l’opéra de Lyon – www.opera-lyon.com

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