manifestation éducation lyon
Illustration manifestation Lyon.

Éducation nationale : 16 000 suppressions de postes l'an prochain

"Prof Académie : Qui sera le prochain à quitter l'aventure ?" chantaient les étudiants présents à la manifestation des enseignants ce mardi 24 novembre après-midi au rectorat de Lyon. Une boutade qui en dit long sur les esprits motivés du cortège venus protester contre les réformes de l'éducation nationale.

À l'appel des syndicaux FSU, CGT et SUD-Education, ce mardi 24 novembre est jour de grève dans les établissements scolaires du pays. À Lyon, le mouvement serait suivi par 40 % des enseignants d'après les syndicats. Le cortège des manifestants regroupait 1700 individus selon la police, 2000 selon les organisateurs, 3 ânes et une fanfare. Au même moment, le budget de l'Éducation Nationale pour 2010 se décidait au Parlement. La "bonne nouvelle" étaient sur toutes les lèvres : 16 000 postes seront supprimés l'an prochain.

Pour Jean-Louis Peres, représentant académique SNE FSU, cette décision est catastrophique : "C'est une véritable hécatombe : 16 000 postes supprimés l'an prochain, 13 500 cette année et 11 200 l'an dernier. Au bout du compte, ce sont les conditions de travail qui se dégradent et des remplacements qui ne sont pas assurés". Dans l'académie de Lyon, en effet, il n'y a plus de professeurs remplaçants en mathématiques et en philosophie depuis le début de l'année scolaire. "Les enseignants travaillent sous pressions. Et ce sont les élèves qui en payent les frais", raconte Jean-Louis Peres. Du rectorat à la préfecture, les trois ânes chargés de sacs exhibaient leurs slogans : "Arrêtons de charger la mule pour que l'école avance". À leurs côtés, un groupe de parents d'élèves déclarait être réellement dans l'incompréhension : "Quand on regarde les chiffres de la démographie en France : il n'y a pas d'élèves en moins cette année ou l'année prochaine. Par contre, des suppressions de postes, il y en a en masse. Si je fais le calcul pour mes enfants , je constate des postes en moins, des élèves nombreux, moins d'encadrements, moins d'enseignements et moins de remplacements".

Pour l'ambiance, on pouvait compter sur les étudiants de l'IUFM de Lyon. Au milieu de la fanfare, Candice Depré, l'une d'entre eux, a dit craindre pour son avenir et s'inquéter pour ses futurs enfants. Repoussée d'un an, la réforme de la masteurisation implique que le métier de professeur soit accessible avec un Master 2 universitaire."Être enseignante, ça s'apprend", réplique Candice. Le climat de l'enseignement secondaire et supérieur plutôt apaisé depuis la rentrée scolaire commence à se tendre. Pas sur que cela s'arrange : "On est extrêmement déçu des promesses qui ont été faites. Tant que l'on aura pas obtenu de discussion au niveau du budget de l'Education Nationale, on sera dans la rue", prévient Jean-Louis Peres.

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