Retraites : la mobilisation à l'heure d'été

Ce mardi 13 juillet, environ 300 personnes (selon la police) se sont rendues, place Guichard (Lyon 3ème) à la garden-party syndicale « pour maintenir la pression sur le gouvernement ». Au même moment était présenté en conseil des ministres, le projet de loi sur la réforme des retraites.

En parallèle de l’examen en Conseil des ministres du projet de loi de réforme des retraites et avant la manifestation du 7 septembre, 300 personnes ont répondu à l’appel des sept organisations syndicales* pour participer à une « garden-party revendicative » ce mardi 13 juillet. Entre merguez estampillées CGT, musique festive et signatures de pétition, les participants dénonçaient non seulement la réforme des retraites mais aussi la politique du gouvernement et les conséquences de la crise. Parmi eux, certains nous ont livré les multiples raisons de leur colère.

Corinne, Madeleine, Anne et Anne-Marie – infirmières de nuit à l’hôpital de Lyon Sud. « Nous demandons une retraite à taux plein à 55 ans. Nous demandons la reconnaissance de la pénibilité de notre travail [...] Sur un salaire de 2000 euros à bac +3 et 20 ans d’expérience, nous avons perdu 300 euros. Nous arrivons presque au niveau du SMIC car on va déjà nous supprimer nos primes de nuit, on nous réquisitionne sur nos jours de repos hebdomadaires, on nous supprime nos RTT lorsque le personnel manque et que l’on doit travailler. La nuit nous nous retrouvons avec 24 lits dont 8 ou 9 patients qui sortent d’opération pour une infirmière et une aide-soignante. De soignants, on va passer à patients si cela continue »

Julienne – Atcem à Vaulx-en-Velin. « Avant la réforme, je serais partie en retraite à taux plein à 56 ans, l’année prochaine. Avec la nouvelle réforme et les 42 ans de cotisation, je partirai à 61 ans et 8 mois pour une pension de 1000 euros. Je ne sais pas comment ça va se passer pour mes 3 enfants que j’ai à charge. J’ai 150 raisons d’être ici. Il faut fédérer les gens dans cette lutte ».

Michèle – secrétaire retraitée. « J’ai connu deux liquidations d’entreprises, une lorsque j’avais 52 ans, l’autre à 58 ans. J’ai dû travailler jusqu’à 65 ans, ce qui est l’âge légal maximum pour obtenir une retraite décente. Je pense à ceux qui travaillent dans le bâtiment, beaucoup mourront avant de parvenir en retraite. Ca ne résoudra rien de repousser l’âge de départ de deux ans. »

Jean-Christophe, fonctionnaire au Grand Lyon : « Les gains de productivité réalisés depuis 40 ans permettraient largement de financer les retraites». La CGT, dans un tract, dénonce les « 31,5 milliards d’exonérations de cotisations patronales » et souhaite voir les revenus financiers taxés afin de combler les déficits.

* Sept organisations syndicales (CGT, CFDT, CFTC, FO, FSU, Solidaires et UNSA)

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