Voiture robot autonome : vraie menace qui pèse sur le taxi

Ce jeudi 24 avril, le député Thomas Thévenoud a remis un rapport à Manuel Valls portant sur l'amélioration des taxis ainsi que la régulation des voitures de tourisme avec chauffeur comme Uber. Néanmoins, la vraie menace qui pèse sur les conducteurs de taxis n'est pas celle-ci. Les voitures autonomes pourraient bien mettre fin au métier.

Dans un contexte où les taxis tentent de se moderniser pour faire face à une nouvelle concurrence, tous les regards se tournent vers le service Uber qui propose de mettre en relation particulier et chauffeur de voiture de tourisme. Malgré les apparences, ces VTC ne sont aujourd'hui qu'une menace à moyen terme pour le secteur. En embuscade, les véhicules robots, entièrement autonomes et donc sans conducteur, sont déjà une réalité. Ils incarnent la véritable concurrence qui pèsera sur les chauffeurs de taxi d'ici quelques années.

Quand les avantages parlent d'eux-mêmes

À l'horizon 2020/2025, les voitures autonomes devraient coloniser nos rues portées par des arguments de poids. En théorie, ces robots d'un nouveau genre permettront de diminuer grandement le nombre d'accidents de la route (neuf accidents sur dix sont dus à une erreur humaine actuellement). Les voitures de ce genre entraîneront également une diminution des bouchons, adaptant leur vitesse et leur trajet par rapport aux autres véhicules. Les coûts d'entretien et d'assurance devraient également baisser de leur côté. Enfin, leur consommation en carburant ou électricité sera également inférieure à celle des voitures pilotées par des êtres humains. Déjà testées aux États-Unis par Google, les voitures autonomes se heurtent encore à un cadre légal et ne peuvent rouler seules que dans quelques états.

Des brevets, mais aussi des projets concrets

Avant de pouvoir être acheté par n'importe quel particulier, ce type de véhicule pourrait bien être décliné dans un premier temps en taxi. Les ambitions de Google, qui dispose d'une participation dans le service Uber, vont dans ce sens. Récemment, le géant américain a déposé un brevet permettant d'utiliser des voitures sans chauffeur comme taxi, et surtout proposant des trajets gratuits sponsorisés par de la publicité géolocalisée. Concrètement, la course sera offerte si le passager du taxi automatique se rend dans une boutique conseillée par Google. Pour l'instant, il est impossible de savoir si le moteur de recherche mettra son brevet en application. Ce dernier a en tout cas le mérite de rappeler que les chauffeurs de toutes sortes pourraient bien disparaître à un moment ou un autre.

Parallèlement, la ville anglaise de Milton Keynes devrait tester à partir de 2015 des taxis robots sans chauffeur, appelé "Pods". Entièrement électriques et capables de rouler à 19 km/h, ils peuvent transporter deux passagers. Au Japon, le constructeur Hitachi travaille actuellement, lui aussi, sur un taxi robot portant le nom de ROPITS et destiné au déplacement des personnes âgées dans les métropoles nippones. A Lyon, la navette Navia a été testée en situation réelle pour transporter des piétons en haut de la colline de la Croix-Rousse. Bien que l'ensemble de ces projets et concepts peuvent faire sourire, ils augurent un futur où les déplacements urbains seront majoritairement robotisés et automatisés. La somme des avantages pourrait accélérer le mouvement dans un contexte où la préservation du cadre de vie et de l’environnement prennent toujours plus d'importance.

89 % de probabilité d'être remplacé un jour par un robot

Dans leur livre Race Against The Machine, les économistes Andrew McAfee et Erik Brynjolfsson imaginent quels seront les métiers automatisés dans le futur. Selon eux, les probabilités de voir les chauffeurs de taxi remplacés par des robots sont de 89 %. Pour renforcer leur démonstration, ils se basent ainsi sur les projets de Google, désormais largement crédibles et testés sur les routes américaines.

Le robot incarne d'une certaine manière le conducteur de taxi idéal. Il ne se repose pas, travaille 24 heures sur 24, calcule la meilleure trajectoire pour être le plus rapide et donc le moins cher. Accessoirement, il ne parle pas, chose qu'apprécieront les passagers peu volubiles, mais que regretteront tous ceux qui aimaient faire la conversation. Pour l'instant, le prix de tels véhicules, autour de 150 000 dollars d'équipements, limite encore la commercialisation à grande échelle et le déploiement massif des taxis autonomes. De même, la loi devra d'une manière ou d'une autre évoluer pour permettre leur arrivée sur la route. Tout cela n'est qu'une question de temps et un espoir pour les jeunes chauffeurs de taxi demeure. Dans un avenir plus ou moins proche, ils deviendront peut-être rentiers, à la tête d'une flotte de plusieurs robots qui sillonneront les villes. Dans tous les cas, si la profession ne fait pas elle-même sa révolution, d'autres en profiteront à sa place.

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