Batman Arkham City : le dernier Samaritain

Un soupçon de 1997 de Carpenter, une pointe de Catwoman, un peu de Spider-Man, beaucoup de Batman : les nouvelles aventures du Chevalier noir prennent de l’ampleur. Plongé dans une Gotham City transformée en prison à ciel ouvert, le héros va lutter pour sa survie.

L’asile d’Arkham ne suffit plus à contenir tous les criminels capturés par Batman. Le mystérieux Hugo Strange choisit de transformer une partie de Gotham City en lieu de détention. Résolu à faire cesser cette folie, Bruce Wayne, alias Batman est capturé et enfermé à l’intérieur.

Suite de la surprise de l’année 2009, l’histoire d’Arkham City puise du côté de la bande dessinée No Man’s Land, inédite en français, où Gotham se retrouve métamorphosée en enfer à ciel ouvert, envahie par la lie de l’humanité. Proche d’un New York 1997, cette saga avait eu pour mérite de sortir de la routine dans laquelle s’était embourbé le Chevalier Noir.

Le jeu vidéo mise lui aussi sur le changement d’espace de jeu, passant d’une île fermée et frustrante à une grande portion de cité. Cependant, le scénario peine à être à la hauteur du territoire au bord de l’apocalypse. Clairement trop dilué, il permet surtout la présence de nombreux ennemis emblématiques, qui finissent par former un inventaire à la Prévert. Au passage, le design de certains d’entre eux est incontestablement raté, frisant parfois avec le mauvais de goût auquel nous avaient habitué les films de Joel Schumacher. Pire, les personnages féminins semblent parfois tirés d’un mauvais porno.

A trop vouloir en faire, Batman Arkham City se perd un peu en route, mais qu’importe, le jeu cherche explicitement à faire plaisir aux fans du super héros tandis que les petits défauts se retrouvent noyer dans la masse. Ainsi, la multiplication des quêtes et missions à la recherche du Némésis du moment entrainent une durée de vie entre 15 et 20 heures, voire plus pour faire les quêtes annexes tandis que la fin relève heureusement le niveau avec brio.

Fight like a bat

Dès lors, l’ensemble n’est construit que pour procurer un sentiment de puissance et de maîtrise grâce à une maniabilité fantastique, où les coups s'enchaînent à la perfection dans les rixes qui opposent le chevalier noir à des dizaines de criminels. Pourtant l'approche brutale et frontale deviendra rapidement une mauvaise idée. Ainsi, on se plaît à devenir un prédateur urbain et silencieux immobilisant les ennemis les uns après les autres, tout en utilisant les éléments du décor pour se cacher. Les développeurs de Rocksteady ont parfaitement compris le personnage, contribuant un peu plus à magnifier sa légende.

Force et honneur

Héros sans pouvoir, ni arme à feu, Batman est un samouraï des temps modernes qui cette fois-ci comptera sur les réflexes aiguisés du joueur. Par ailleurs dans sa quête, il se dote une nouvelle fois de formidable gadget comme son grappin digne de Spider-Man, et une cape lui permettant de planer au-dessus de la ville pour chercher sa prochaine proie tel une chauve-souris. Des possibilités permises par l'immense aire de jeu qui favorise les approches diverses et variées, tout en permettant de multiplier les poses et situations iconiques dignes des meilleures couvertures de comics book. Arkham City est incontestablement l'un des jeux les plus généreux du moment et permet d'arborer plus d'une fois un grand sourire jusqu'aux oreilles. Enfin, les graphismes solides, accompagnés d’une musique hollywoodienne contribuent à rendre l’ensemble passionnant.

L’art de tuer le marché de l’occasion

Au final, le seul gros bémol, à la limite de l’élimination, demeure dans une décision malheureusement de plus en plus courante. En effet, les missions de Catwoman sont protégées par un code à usage unique, disponible dans la version neuve du jeu. Dès lors, ceux qui préfèrent se tourner vers l’occasion devront acheter un code d’une valeur de 10 euros pour pouvoir profiter de l’intégralité de l’aventure. Enfin les costumes alternatifs et aventures avec Robin disponibles gratuitement selon l’endroit où le jeu a été acheté seront par la suite en vente à l’unité sur les boutiques en ligne des consoles de jeux. Bienvenue dans le monde du jeu vidéo en 2011, si les joueurs devaient appeler au boycott de toutes les entreprises adeptes de ce genre de pratique, ils n’auraient plus grand-chose à se mettre sous la dent.

Malgré ce choix qui fait désormais parti de la norme, Batman Arkham City demeure l’un des meilleurs jeux de l’année. Solide, jubilatoire tout en étant intense, cette nouvelle adaptation des aventures du chevalier noir fait honneur au personnage tout en livrant une monumentale leçon d’excellence à tous les jeux vidéo tirés d’une bande dessinée ou d’un film.

Batman: Arkham City sur PS3 et Xbox 360, 69 euros en théorie, 55 en pratique!

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