pape photo

Puel a-t-il perdu la main ?

Résultats insuffisants, niveau de jeu inexistant, joueurs mécontents, supporters remontés, Claude Puel cristallise toutes les critiques autour de sa personne. En retrait jusqu’à présent, Jean-Michel Aulas et Bernard Lacombe ont depuis fin août décidé de reprendre les rênes, confortés par les doutes de certains joueurs dont Lisandro et Toulalan.

L’Olympique Lyonnais entame un mois décisif (réceptions de Valenciennes et de Saint-Etienne, déplacement à Bordeaux, début de la Ligue des Champions). Après un mois d’août désastreux, l'OL est attendu au tournant. Son coach aussi. L’entraîneur lyonnais détenait, depuis son arrivée en juillet 2008, les pleins pouvoirs. Une première sous l’ère Aulas. Officiellement, c’est toujours le cas. Officieusement, beaucoup moins. Pourtant, début juillet, tout semblait être reparti sur les mêmes bases. Claude Puel s’était vu confirmer son poste d’entraîneur général élargi. Jimmy Briand, l’un de ses choix prioritaires, rejoignait les pelouses de Tola Vologe. Le coach olympien avait même réussi à placer l’un de ses plus sérieux concurrents Rémi Garde (pressenti pour gérer l’après-Puel à l’OL, NDLR) au poste très exposé de directeur du centre de formation. Jean-Michel Aulas et Bernard Lacombe avaient alors laissé faire, le président de l’OL lui renouvelant toute sa confiance. Depuis, les choses ont considérablement évolué.

L’inquiétude de Lisandro

Mi-août. Lyon ne gagne pas. Après un nul inaugural contre Monaco, l’OL s’incline chez le promu caennais pourtant truffé de jeunes attaquants inexpérimentés. Les tensions entre joueurs et entraîneur ressurgissent. Elles amènent Lisandro, pourtant blessé depuis le début de saison, à se rendre dans le bureau de Jean-Michel Aulas. L’attaquant argentin doute. En français, il exprime sa profonde inquiétude sur le recrutement et la compétitivité future de son équipe. Olivier Blanc, directeur de la communication de l’OL, ne confirme pas l’information : "Le président (Jean-Michel Aulas, NDLR) n’a pas vu "Licha", mais le club soutient les joueurs lors de leurs mauvaises passes." Dans la presse, tour à tour, Cris, Anthony Réveillère et Hugo Lloris, tous des cadres, réclament des joueurs supplémentaires. Jean-Michel Aulas sort alors le portefeuille et obtient la venue de Yoann Gourcuff. C’est le début de la reprise en main du boss de l’OL. Seulement, il croit à ce moment là que le Breton va tout régler, colmater tous les trous d’air de la maison rhodanienne. Il n’en est rien.

Le cas Toulalan…

Alors certes, Gourcuff arrivé, Lisandro va mieux. Comme le dit justement Claude Puel "ce sont des joueurs qui vont bien se trouver sur le terrain, ils respirent le même football." Mais un autre grain de sable vient enrayer la machine OL. Selon Laurent Blanc, le sélectionneur de l'équipe de France, Jérémy Toulalan n’est pas indispensable en défense. En gros, il ne le sélectionnera pas. Un coup de blues de plus pour celui qui ne s’est toujours pas remis de l’épisode sud-africain. Il clame alors son envie de rejouer au milieu. Claude Puel reste évasif. Constatant la prestation moyenne de "Toul" à Lorient, Jean-Michel Aulas entre alors dans une opération : "il faut sauver le soldat Toulalan". Quand on connaît l’importance de l’ancien Nantais dans le collectif lyonnais, on pourrait même dire "il faut sauver l’OL".

Puel : "Il faut garder le cap"

En deux jours, Pape Diakhaté s’engage avec l’OL. Bernard Lacombe a grandement contribué à la bonne avancée des négociations. A la conférence de presse, le président et son fidèle conseiller jubilent, et évoquent déjà le replacement de Jérémy Toulalan au milieu de terrain. Ils ne décident pourtant pas du onze de départ. Claude Puel semble effacé, spectateur de la situation, comme il fut spectateur de ce transfert, qu’il ne souhaitait pas particulièrement. L’ex-entraîneur de Lille rejette formellement l’idée de relations tendues avec Bernard Lacombe : "Ce sont des inepties. Cela fonctionne normalement. On a des échanges constructifs, chacun donne son avis pour le bien du club." Le coach rhodanien dément également à Lyon Capitale toute perte de pouvoir : "Mais si vous pensez que je n’étais pas favorable à tel ou tel joueur, vous faîtes fausse route. Si j’étais opposé à la venue d’un joueur, il ne serait pas là. Tout ce qui peut se dire, les rumeurs, les ragots ne m’intéressent pas. Mon objectif premier, c’est de continuer à structurer l’équipe. Le début de saison n’est pas à la hauteur...Il faut prendre du recul et garder le cap."

Trois jours après l’arrivée de Pape Diakhaté, l’entraîneur olympien semble s’être fait une raison. Devant les médias, il reconnaît presque le repositionnement de Toulalan : "il est préférable qu’il reprenne confiance à un poste qu’il connaît mieux". Désavoué en interne, vilipendé par les supporters qui dans leur très grande majorité réclament son départ, le natif de Castres fait aujourd’hui le dos rond, en espérant des jours meilleurs. Il n’a cependant pas été lâché totalement par le vestiaire, arme essentielle qui a eu raison de tant de coaches, notamment à Lyon. Ce qui est sûr, c’est qu’il a perdu une bonne partie de son pouvoir. Jean-Michel Aulas a commencé à réviser son jugement. Il a repris les choses en main. Peut-il maintenant faire machine arrière ?

Les commentaires sont fermés

Suivez-nous
tiktok
d'heure en heure
d'heure en heure
Faire défiler vers le haut