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@ Fabrice Caterini

Meeting d'Hollande à Lyon : contre "la finance folle" et "les privilèges"

François Hollande s'est exprimé jeudi soir devant une salle du palais des sports lyonnais remplie de 7 500 militants et sympathisants socialistes venus de toute la région. Beaucoup de jeunes étaient présents. A tous, il a promis le changement et le rassemblement. Récit.

Avant l'arrivée du candidat, Aurélie Filipetti, députée de Moselle et Gérard Collomb ont chauffé la salle. Le maire de Lyon acclamé par une foule principalement composée de jeunes, brandissant des drapeaux tricolores, des affiches, "vivement mai, votez François Hollande" a pris la parole haranguant la foule, opposant les promesses non tenues selon lui du président sortant, "la messe est dite, les carottes sont cuites, la page va se tourner !" a-t-il promis avant de vanter une nouvelle fois "le modèle lyonnais", "en 2001, la dette de la ville de Lyon était de 438 millions d'euros . Aujourd'hui elle est de 330 pendant que celle de l'état doublait. Puis il s'est fait claquer la bise par la député qui a lâché aux 7500 personnes réunies au palais des sports, "il est bien votre maire !".

Puis, après un petit film retraçant le parcours politique de François Hollande, le candidat est arrivé, traversant la salle, serrant les mains au son d'une musique techno très entraînante. Embrassant de nombreux militants au passage, François Hollande s'est mêlé à la foule avant de monter sur scène, tel un boxeur, il a rejoint la scène fendant la foule, le visage souriant, mais extrêmement concentré, investi d'une "mission magnifique" comme il le dira à la fin de son intervention de 45 minutes.

"La France, notre France"

"Merci pour votre espérance", a commencé modestement le candidat socialiste, abordant d'emblée le thème de la "responsabilité de vous conduire vers le changement". Après des remerciements peu chaleureux pour les élus locaux : "Je salue le maire de Lyon, Gérard Collomb, qui vous a accueilli, mais l'enjeu de cette élection, c'est la France !" , il a embrayé sur l'enjeu central de l'élection à son sens, "la France, (…) et le sort de sa jeunesse à laquelle nous devons faire droit". Puis il a attaqué Nicolas Sarkozy sur son bilan. "Notre France a été affaibli, elle produit moins (….)", accusant le président sortant d'avoir "détruit des emplois, fragilisé des entreprises". Il a poursuivi sur l'accroissement de la dette. "La France, notre France vit moins bien avec près de 8 millions de pauvres (….) Plus de 40 taxes ont été créées. Quelle imagination !", a martelé le candidat socialiste. "Les piliers de la République : la justice sociale, la solidarité nationale, l'accès au soins pour tous les Français (…) l'école a été la grande victime d'une austérité budgétaire !".

"Une finance folle venue des Etats-Unis"

Il a poursuivi en attaquant la crise "propagée par une finance folle venue des Etats-Unis". "Cette crise a un nom, a-t-il dit, le libéralisme sans limites, la marchandisation sans principes, la mondialisation sans freins", accusant au passage les instances européennes d'être responsables de la situation : "ils ont tardé en Europe à prendre des mesures. Les marchés ont fini par imposer leur loi à travers les agences de notation". Mais le plus grave selon lui, c'est qu'"on a monté les Français les uns contre les autres, exacerbé les problèmes plutôt que de trouver des solutions, attisé les peurs pour se présenter ensuite en protecteur".

Contre les privilèges

François Hollande a poursuivi sur son programme, citant quelques unes de ses 60 propositions pour la France. "Dès la rentrée, a-t-il promis, j'augmenterai l'allocation de rentrée scolaire, le quotient familial sera maintenu avec un plafond plus bas. Moi j'aime les familles, toutes les familles !" a-t-il martelé promettant de revenir sur "les privilèges abondamment servis depuis 5 ans". François Hollande s'est présenté comme un candidat rassembleur, insistant fortement sur le thème de la communauté de destin de tous les Français, "mon projet est celui des citoyens pas celui des privilégiés, (…) la crise nous n'en sortirons que tous ensemble ! (…) j'aurais besoin de tous les talents (….) la cohésion c'est ce qui nous permettra de gagner !". "Vous êtes les atouts de la France. Chacun peut donner le meilleur de lui même s'il sait dans quelle direction est conduit le pays." Certainement l'un des moments les plus forts de son discours.

"Réconcilier les Français avec l'égalité"

Il est revenu sur l'intérêt de taxer une tranche supérieure de l'impôt sur le revenu "les rémunérations qui dépassent 1 million d'euros, 100 fois le SMIC (...) Je me suis dit qu'il y avait un signal fort à envoyer (…) A un moment nous devons collectivement poser la règle" a justifié le candidat, estimant que "les plus puissants occupent une telle position qu'ils ont vocation à entraîner les autres". L'objectif de François Hollande est bien que plus personne ne gagne en France plus d'un million d'euros par an : "cette mesure n'a même pas vocation à rapporter un seul euro, si chacun se met en conformité. Elle relève tout simplement du patriotisme."Enfin, le candidat a promis de réconcilier les Français avec l'égalité "salariale, entre les hommes et les femmes", l'accès au logement "les premiers loyers seront encadrés", l'égal accès à l'énergie, "les taux de crédits à la consommations seront encadrés".

L'une des premières mesures du candidat sera de bloquer le prix de l'essence pendant trois mois avant de rétablir la TIPP flottante. François Hollande ambitionne aussi de "réconcilier les Français avec la croissance, car sans elle, pas de qualité de vie" a estimé le candidat qui a dit vouloir aussi être "le président de la transition écologique et éducative (…)". Il a rappelé qu'il voulait créer 60 000 postes dans l'éducation nationale, ce qui coûtera selon lui 2,5 milliards d'euros à la France sur cinq ans, soit selon lui le coût du bouclier fiscal mis en place par Sarkozy.

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