Vélos / Inauguration 1km Voies Lyonnaises
Voies Lyonnaises. Crédit : Romane Thevenot
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Lyon : les Voies de la discorde

Projet phare du mandat, les Voies lyonnaises, des autoroutes à vélo, se heurtent à des réticences locales. Pour des raisons politiciennes, mais aussi parce qu’elles vont redessiner l’espace public et changer les habitudes.

Le chemin des Voies lyonnaises est jalonné de polémiques et de pièges. Ce nouveau réseau d’autoroutes à vélo doit s’étirer sur 250 kilomètres d’ici la fin du mandat et couvrir tous les secteurs de l’agglomération lyonnaise. À l’heure du bilan, en 2026, les Voies lyonnaises doivent être l’un des symboles de l’action de la majorité écologiste. Ce projet n’est pourtant pas celui sur lequel la Métropole de Lyon va le plus investir financièrement. Chiffrées à 280 millions d’euros, les Voies lyonnaises se situent dans les ordres de grandeur d’une ligne de tramway. Présenté lors des élections de 2020 sous l’appellation REV (réseau express vélo), le projet génère son lot de crispations à mesure que les grandes manœuvres approchent. Les concertations se sont enchaînées depuis le début de l’année souvent au son de la vaisselle cassée. À Bron, Oullins, Caluire-et-Cuire et Tassin-la-Demi-Lune, les maires ont déclaré la guerre à l’un des projets phares des écologistes. Dans d’autres communes, le réseau est aussi contesté. “Je n’arrête pas d’être interpelé par les gens dans la rue sur les Voies lyonnaises. La majorité ne se rend pas compte du niveau d’hostilité de la population. C’est un projet qui peut nous coûter la réélection en 2026. Ça parasite notre mandat. Les habitants ne retiennent que ça. Notre action ne peut pas se résumer à des pistes cyclables”, peste un élu lyonnais de la majorité.

Biais médiatique

La Ville à vélo, l’association qui fait la promotion des déplacements à bicyclette dans l’agglomération, constate aussi que les Voies lyonnaises sont désormais connotées négativement. “Il y a un biais autour du projet. 90 à 95 % du réseau ne posent aucune difficulté, mais tout le monde imagine que les gens sont majoritairement contre. Quelques points compliqués faussent la perception notamment dans les médias à cause du jeu politique de certains maires souvent de droite qui saturent l’espace médiatique. Dans les dossiers de concertation, les avis des habitants sont assez partagés. Les commentaires négatifs sont souvent liés à de la désinformation faite par des élus”, peste Thibaut Chardey, coprésident de l’association. Fabien Bagnon, ancien patron de La Ville à vélo et aujourd’hui vice-président chargé des Voies lyonnaises, déroule le même argumentaire : “J’ai fait des ribambelles de réunions publiques où il n’y avait pas grand monde et où tout se passait bien. Celles où les débats ont été très nourris sont assez peu nombreuses, mais on ne parle jamais des trains qui arrivent à l’heure.”

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