CRS LBD police
Photo illustration policiers. (Photo : Julien Barletta)

Victime d'un tir de LBD dans la jambe à Lyon, une manifestante dépose plainte

Blessée par un tir de LBD lors d'une journée de mobilisation des gilets jaunes à Lyon en février 2019, une manifestante a déposé une nouvelle plainte jeudi 30 avril. Sa première plainte avait été classée sans suite, son avocate dénonce des manquements dans l'enquête.

Le samedi 9 février 2019 à Lyon, entre 1 500 et 4 000 personnes battent le pavé pour la 85e journée du mouvement des "gilets jaunes". Ce jour-là, Marie (prénom d'emprunt) est mobilisée. A 16 h 40, au niveau de la rue de Marseille, les forces de l'ordre tirent à deux reprise avec un lanceur de balles de défense (LBD). L'un d'eux touche Marie à l'arrière du genoux, lui occasionnant un hématome.

L'Etat reconnu coupable

Elle décide de porter plainte, plainte classée sans suite par le parquet de Lyon en juin 2019. Marie décide alors de saisir le tribunal administratif pour un recours en responsabilité. Dans un jugement rendu le 25 novembre 2020, la juridiction administrative condamne ainsi l'Etat a indemniser la manifestante à hauteur de 800 €, retenant notamment que Marie n'a "commis aucune faute susceptible d’exonérer partiellement la responsabilité de l’Etat".

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Bien décidée à aller au bout de son engagement, la manifestante a déposé, par l'intermédiaire de son avocate, une nouvelle plainte pénale ce jeudi 30 avril, a appris le média Flagrant Déni. "C'est la suite logique à partir du moment où une première plainte est classée sans suite il reste la possibilité d'une plainte avec constitution de partie civile devant le doyen des juges d'instruction", détaille auprès de Lyon Capitale l'avocate de Marie, Maître Dubost. L'objectif de Marie est ainsi d'obtenir une véritable instruction, le juge pouvant demander l'ouverture d'une enquête.

Un témoin clé jamais entendu

L'avocate et sa cliente pointent notamment du doigt la procédure menée par la cellule déontologique de la police à Lyon. Méconnues, ces cellules traitent pourtant environ 90 % des "affaires mettant en cause des fonctionnaires de police", selon le rapport 2020 de l'IGPN qui reconnait n'être "saisie que des affaires les plus graves ou les plus retentissantes, soit environ 10 % du total". "L'un des procès-verbaux établit par les forces de l'ordre indique qu'un manifestant a été touché à la jambe, cela signifie que quelqu'un l'a vue", relève Me Dubost. Pourtant, ce fonctionnaire de police, identifié par son numéro de matricule, n'a jamais été entendu au cours de l'enquête menée par la cellule déontologique.

Quatre ans plus tard, Marie ne veut pas lâcher l'affaire. "L'idée est de dire que l'on ne peut pas accepter que ces enquêtes s'arrêtent comme ça, il faut qu'elles aillent au bout des choses", insiste sa conseil. Une nouvelle plainte déposée dans un contexte social tendu et où selon de nombreux avocats et nos journalistes sur le terrain, l'encadrement des manifestations par les forces de l'ordre se durcit. "Il y a aussi un aspect symbolique pour dénoncer les manquements de ces cellules", ajoute Me Dubost.

Sollicité pour confirmer le dépôt de plainte, le parquet de Lyon nous a répondu une première fois jeudi 6 avril, mais n'a pas donné suite à notre relance ce mardi 11 avril.

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