Nuits de Fourvière : la folie balkanique au rendez-vous.

Emir Kusturica and the No Smoking Orchestra a fait danser le public du théâtre antique jusqu’à tard dans la soirée. Retour sur l’impressionnante prestation de deux grandes fanfares bien particulières.

Le spectacle était complet hier pour accueillir en première partie Fanfara Tirana, accompagnée du jeune pianiste virtuose albanais Robert Bisha. Fanfara Tirana a une histoire plutôt singulière, qui fait toute son originalité. En 2002, une bande de jeunes musiciens de l’armée albanaise décide de faire sortir de la retraite Hysni Zela, vétéran et aussi spécialiste des chants polyphoniques traditionnels des Balkans. Selon les Nuits de Fourvière, c’est un "pari réussi : dans ce choc des générations, la Fanfara Tirana crée une musique singulière au carrefour de toutes les identités musicales des Balkans". Dans des rythmes endiablés et délirants, le public de la fosse danse frénétiquement, bluffé par la personnalité de Robert Bisha, qui, complice, entraine et guide le groupe, auquel se joint le chanteur italien Vinicio Capossela. Ce dernier est, cette année, l’invité d’honneur des Nuits de Fourvière.

De l'énergie jusque dans le coaching

Un grand moment de bonheur partagé, tel est le but de la musique des Balkans. Une énergie hors du commun se dégage de la fanfare époustouflante d’Emir Kusturica and the No Smoking Orchestra. Le réalisateur serbe est bien un artiste complet : il intègre entre deux films en 1986 le Zabranjeno pušenje (interdit de fumer), groupe de garage rock très populaire dans toute l'ex-Yougoslavie. La guerre qui éclate divise alors le groupe en deux parties, et c’est celle de Belgrade qui fonde en 1994 le No Smoking Orchestra. Depuis, le groupe produit les musiques des films d’Emir Kusturica et effectue des tournées mondiales. Pendant le concert, les musiciens n’hésitent pas à faire participer le public, nous sommes quelques unes à pouvoir monter sur scène pour danser puis (c’était très intense), faire des pompes avec Emir Kusturica en coach sportif !

Quand Juliette monte en scène...

Autre moment étonnant, lorsque le groupe entame le fameux morceau "Was Romeo Really A Jerk", il fait monter sur scène "Juliette", une spectatrice prénommée en réalité Ludivine. Les musiciens s’agenouillent devant elle en jouant une sorte d’ode à Juliette. La jeune femme se prend au jeu, et nullement intimidée, elle se laisse emmener dans une danse endiablée par le violoniste Dejan Sparavalo.

Vers la fin du spectacle, les musiciens ont profité du traditionnel lancer de coussins pour jouer, allongés, le grand final de cette soirée déjantée.

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