Max Jury

Max Jury : concert de Rêves au Ninkasi

Il a failli être basketteur et dribble aujourd’hui les genres musicaux. Pop, country, gospel… emballé hip-hop. On s’y perd parfois, mais l’on est séduit par son Grand Roman. L’Américain Max Jury est à Lyon ce jeudi.

Régulièrement, la grande Amérique nous envoie de petits symphonistes de poche, maîtres dans l’art d’habiller la pop de robes minimalistes ou d’arrangements grandioses. On ne compte plus les Sufjan Stevens, Gabriel Kahane, Chris Garneau, Tobias Jesso Jr… Mais en voilà un de plus : il s’appelle Max Jury et a grandi dans l’Iowa, courant dans un premier temps après une carrière de basketteur que les blessures (et peut-être une taille un peu juste) tueront dans l’œuf.

Musicien à ses heures perdues (visiblement nombreuses), voilà que l’enfant de Des Moines atterrit au Berklee College of Music, le Harvard de la musique, dont il claque la porte pour se livrer librement à ses aspirations pop. C’est que ses dribbles entre les mesures d’une portée et sur le clavier d’un piano valent bien ceux qu’il était capable d’effectuer sur un parquet.

Fantômes sous la Lune…

À 24 ans, Jury a sorti l’an dernier son premier album, savant mélange de ballades pop, d’envolées gospel soul – un atavisme découlant en droite ligne de la collection de disques familiale – et de clins d’œil country (Ella’s Moonshine). Jury serait ainsi un genre de chaînon manquant réconciliateur de ces deux genres. Et de bien d’autres puisque son album a été emballé par un producteur de hip-hop et finalisé en Caroline du Nord avec le directeur musical d’une chorale d’église. De là apparaissent les fantômes de Randy Newman, de Gram Parsons mais aussi d’Elton John.

… et rêves de roman

Le jeune homme est un tel touche-à-tout qu’on se perd parfois dans les méandres de cette écriture riche en intentions et en tourments, sans filtre, mais pour le meilleur quand on s’autorise à s’abandonner sur un chef-d’œuvre de chanson tel que le justement titré Great American Novel (une histoire digne d’un grand roman américain ramenée sur moins de quatre minutes bercées de violons) ou à taper du pied sur l’irrésistible Dreams. Adoubé par le producteur Mark Ronson, la diva Lana Del Rey et son aîné Rufus Wainwright, avec lequel il peut partager un certain goût pour la ballade grandiloquente, qui fut aussi le premier à l’emmener en tournée, ce Max a tout pour rassembler, puisque c’est à la mode, les suffrages d’un jury un tant soit peu mélomane.

Max Jury – Jeudi 6 avril à 20h au Ninkasi Kao.
1re partie : June Bug

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