Julien Doré au Transbordeur : punk à chiants

On le retrouve sérieux comme un pape, rompu à la promo d'un album, Ersatz, plutôt classe, arrangé comme à la parade. "Nouvelle star c'était une émission de télé, il fallait accrocher les caméras. Hurler sur quatorze chansons aurait donné un album qui vieillit mal", nous confie-t-il. Le trublion sautillant est désormais planqué derrière six couches de masque. Il sur-joue la recherche de dernier degré possible quand, par exemple, il invite Rémy Bricka, l'Homme-orchestre, totem de ringardise nostalgique, à figurer dans son clip : "j'ai aussi bien digéré Bowie que Pierre Vassiliu, le matin je peux aussi bien faire caca, manger du beurre, que lire un livre ou écouter la radio." Félicitations. Les viols de Lolita et de The Jean d'Ormessons, son groupe, ont donc laissé place aux textes crus, beaux et chiants comme Bouche Pute où il dit chercher "au-delà de la description, l'interstice, l'entre-mot, mettre le doigt là où il se glisse au mieux, entre douleur et jouissance." Lever de sourcil dubitatif...

Kévin Muscat

Julien Doré. Le 14 novembre au Transbordeur, 3 boulevard Stalingrad,Villeurbanne. 04 78 93 08 33. www.juliendoreofficiel.com
"Ersatz" (Jive/Sony BMG)

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