CALIGULA : MODESTE EMPEREUR

Une demesure parfaitement décrite par ce chef d'oeuvre de Camus mais que Charles Berling ne restitue que faiblement.

"Les hommes meurent et ne sont pas heureux" constate tristement l'empereur. Réflexion sur la liberté, le sens de la vie et le despotisme, Caligula est une pièce politique et philosophique universelle et intemporelle. Le pari d'inscrire cette pièce publié en 1944 dans le présent à donc été relévé tout naturellement. Charles Berling signe ici une mise en scène moderne loin des toges et couronne de laurier. Il glisse les sénateurs romains dans de confortables costumes 3 pièces cravatés, reflet de nos despotes contemporains. Dans un décor qui prend des airs de cabaret avec rideau frangé et piano droit - un poil seventies - il met en abîme cet empereur qui se moque de sa tyrannie avec cynisme. Le casting est inégal. Chéréa (Frédéric Quiring) est une juste voix de la raison et Caesonia (Afra Val d'Or) feint la cruauté avec majesté. Le jeu de Berling ne va pas assez loin. Son écorché vif ne caresse pas assez la décadence de l'empereur et ne libère que trop faiblement la folie et l'ironie de son personnage. Où est la démesure et la passion du tyran ? Un empereur dément qui veut exercer son pouvoir jusqu'aux limites de l'entendement peut-il manquer de conviction ? Charles Berling réussit cependant du haut de ses 49 ans a traduire la jeunesse de ce tyran. Mais on aurait aimé un peu plus de fougue pour que le texte ne se suffise pas à lui-même pour nous toucher.

Caligula - A. Camus / C. Berling
jusqu'au 27 mai au Théâtre des Célestins. 4, rue Charles Dullin, Lyon 2e. 04 72 77 40 00

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