Lyon Capitale n°161
© Lyon Capitale

Il y a 20 ans : On se mêle de tout

IL Y A 20 ANS DANS LYON CAPITALE – Qui dit qu’information rime avec sérieux ? La satire c’était le dada de Lyon Capitale dans la rubrique “On se mêle de tout”.

Lyon Capitale n°161, 4 mars 1998, © Lyon Capitale

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On se mêle de tout en 1998, c'était l'occasion de troquer son sérieux journalistique pour un habit de commère lyonnaise, qui a son mot à dire sur tout ce qui croustille dans la capitale des Gaules. Au menu en mars de la même année, des Verts qui négocient leurs postes auprès du PS à la région, un Bernard Lacombe, ex entraîneur de l'Olympique Lyonnais qui parie ses cheveux sur la victoire de son club, et un Denis Trouxe qui les perd en milieu de semaine. La rédaction ne manque également pas de moquer Million, a qui les sondages font la tête, ou de laisser Catherine B exprimer son humeur dans les colonnes de Lyon Capitale.

Lyon Capitale n°161, 4 mars 1998, p. 19 © Lyon Capitale

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Un article publié dans Lyon Capitale n°161 le mercredi 4 mars 1998.

On se mêle de tout

Des Verts comme au bon vieux temps des rouges ?

Si la droite régionale déprime un peu en ce moment, les Verts se croient déjà installés à Charbonnières. Ils sont même en train de négocier avec le PS les postes qu'ils pourraient décrocher dans la future assemblée. Ils veulent au moins une vice-présidence (peut-être deux) et un ou deux postes au sein du cabinet du prochain président de Région. Mais leur gloutonnerie bucolique de ne s'arrête pas là, si l'on en croit une note interne du 26/11/97. On peut y lire qu'ils envisagent de grignoter des places à tous les étages de la Région ce qui prendrait la forme d'une véritable chasse aux sorcières. La note s'intitule : "Liste des postes "politiques" au sein du conseil régional et des organismes dépendants". Et nos Verts de faire l'inventaire des postes de directeurs, d'éplucher l'effectif du service communication (23 postes), et d'énumérer tous les organismes dépendants du conseil régional qui mériteraient un petit coup de balais (FRAI, CRT, GIP Transalpin, Pôle Européen Agro-alimentaire, Aroma, R3AP). Une fois précisé que les directeurs de ces organismes ne sont en aucun cas des "politiques", on peut se demander, si une fois élu, nos petits Verts ne vont pas se transformer en véritables petits diables ? Après information, on nous a expliqué que tout ceci n'était qu'une note, bourrée d'erreurs, et qu'en aucun cas il n'y aurait du part des Verts une attitude aussi vindicative. Morale de l'histoire, les Verts aussi sont capable d'écrire des conne-ries, Les Verts aussi peuvent par ambition avoir des dents qui rayent les pelouses... Pendant la campagne, ils nous auront fait avaler des pâquerettes pourvu que tout cela, en cas de victoire, ne se transforme pas en chiendent...

Lacombe peut se faire des cheveux

Bernard Lacombe, entraîneur de l'Olympique Lyonnais, a avoué à notre confrère de Radio Scoop, Philippe Montanay, qu'il se raserait le crâne si l'OL atteignait la finale de la Coupe de France. Une performance que le club lyonnais n'a plus réalisée depuis vingt-deux ans. Autant dire que Lacombe ferait mieux de se faire pousser des dreadlocks...

Trouxe se rase la boule

Contrairement à Lacombe, l'adjoint à la Culture de la Ville de Lyon, Denis Trouxe, n'avait pas fait de promesses. Il s'est pourtant rasé le crâne la semaine dernière. Il en avait peut-être marre de couper les cheveux en quatre entre les deux derniers candidats en lice pour la direction des Subsistances.

Queyranne en string électoral à Mahana

Même en rase campagne, notre secrétaire d'Etat à l'Outre-mer garde le cap au large. Un pied sur les marchés de la région Rhône-Alpes, une tong dans les mers du Sud, Jean-Jack Queyranne n'hésite pas à faire le grand écart en string. Samedi prochain, il inaugurera donc à Lyon le salon du voyage Mahana, histoire de se rappeler que s'il prend une veste aux élections régionales il pourra toujours renfiler son short et retourner se friser dans les Caraïbes.

Adieu beau bureau !

Charles Millon est en dessous de la ligne de flottaison. Le sondage de l'Express lui prédisant un score microscopique l'a mis dans un état qui fait peur à son entourage... Il s'est brouillé avec tout le monde (même avec Barre !) il a un staff de campagne qui ne sait même pas comment marche un fax, il fait des meetings où il n'y a que son chauffeur qui est là pour l'écouter. Bref, si on était à sa place on profiterait des jours qui restent pour se prélasser sur la moquette de son bureau de Charbonnières, car tout indique qu'il ne devrait plus y mettre les pieds pendant un petit bout de temps.

Philip joue l'exotisme

Lors de son périple électoral à Mahana. Jean-Jack Queyranne aurait tort de se priver de la compagnie du Premier adjoint de la Ville de Lyon, Christian Philip, en campagne pour les élections cantonales. Le teint hâlé du Premier adjoint, de retour des sports d'hiver, apporterait une touche très "couleur locale" à la virée exotique du secrétaire d'Etat à l'Outre-mer. "Ce n''est pas qu'il ne travaille pas, mais il est noir en un quart d'heure" semble vouloir excuser son entourage. Et si Philip est marron dans le 9e canton, on nous expliquera peut-être que c'est du chocolat ?

Tête à la tête coupée

Sur la photo de famille de la gauche plurielle en piste pour les élections régionales en Rhône-Alpes, on a coupé la tête à Tête. La photo a vraisemblablement été prise au moment où il était question d'évincer l'écologiste de la liste. Bien joué ! Car le grand pourfendeur de Téo, qui a réussi à faire casser le contrat de concession du périph' à péage, est devenu, depuis, une figure médiatique importante. Et sa tête a désormais un tout autre poids.

Le comité des fêtes invente "le jtarnac mon coco"

A la tête du comité des Fêtes de la Ville de Lyon, l'indéboulonnable Christian Gelpi met au point depuis plus de dix ans une fructueuse opération baptisée le "jtarnac mon coco". La recette est simple : vous prenez de braves habitants des quartiers de Lyon, vous les baptisez "Pennons de Lyon" et vous leur demandez de se déguiser à leurs frais en costume Renaissance. Vous noyez le tout sous un discours pseudo-historique plein de glorieuses lyonnaiseries et vous les réunissez régulièrement autour d'une bonne potée bien arrosée. De temps en temps, vous invitez à cette occasion quelques notables que vous décorez pompeusement de l'Ordre de la pennon Erié, comme récemment le Premier adjoint de la Ville de Lyon Christian Philip. Puis régulièrement, vous organisez une grande fête avec un spectacle de Pennons. Plus c'est ringard, plus ça fait un carton. Mais forcément, ça coûte des ronds, alors vous tapez les pouvoirs publics et les sponsors pour financer l'opération. C'est vrai qu'il faut peut-être payer les figurants (bénévoles), les costumes Renaissance (fournis par les figurants bénévoles) et la recherche et l'audace artistique de l'ensemble (...). Coût des opérations pour la dernière production des Pennons, le "Calcio Storico" prévu lors de la Coupe du Monde de foot : 2,7 millions, dont 1 million payé par la Ville, Mais pour que le "jtarnac mon coco" soit particulièrement réussi, il vous faut faire plus fort encore. Et si vous faisiez raquer le brave spectateur qui va s'taper une bonne tranche de pennonerie ?

L'humeur de Catherine B.

Dimanche après-midi en plein champ. Le froid mord. La campagne plate comme la main est écrasée par un ciel tourmenté où parfois perce un peu de lumière. Un jour gris à s'embarquer dans une promenade derrière ces familles où l'on préfère croire que, plus que le silence, c'est le repas qui pèse. On s'engage à leur suite sur ces chemins à quelques kilomètres des grandes villes où lentement piétinent les trop-pleins du dimanche. On se retrouve étonné, étranger, à deux pas d'une bourgade, au pied d'un calvaire où un très Saint-Céré rencontra un jeune berger qui le guida jusqu'à Ars. Près d'un monument religieux en plein champ, une grosse voiture rutilante est arrêtée. Un gros jeune homme coiffé d'un béret est plongé dans un livre. Son pull est bien tiré sur sa bedaine, ses mains sont volumineuses, elles dévorent les pages qu'il tient. Il est assis sur un muret, on aperçoit les jambes d'une dame assise dans la voiture, probablement sa mère, elle écoute la lecture. En atteignant la voiture, l'image se précise, Sur le pare-brise arrière, fixées par des ventouses, des chaînettes, des ficelles, une bonne dizaine de peluches aux couleurs criardes entourent un gros crucifix blanc. Au milieu de ce fatras, on cherche un sens à donner à ce Christ en croix dans les poils de nylon. Lorsque l'on dépasse la voiture, on entend le gros jeune homme marmonner : il lit la Bible, et l'on remarque que le reste de la voiture est empli de rosaires et d'animaux en acrylique roses et ronds. On est pris d'une grosse envie de rire brisée par l'impression que donne leur recueillement. Lorsque tout à l'heure, ils vous doubleront en voiture, vous serez frappé par la ressemblance qu'offrira l'image de leur vaisseau se découpant sur le ciel avec l'imagerie ancienne. Gros-minet et le Christ se cognant avec ensemble à la vitre évoqueront bizarrement les images criardes de Sainte Rita que vous trouviez si belles parfois chez votre grand-mère. Vous préférerez être narquois.
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