Emmanuel Macron, alors ministre de l’Economie, en visite chez Alstom, à Belfort, le 28 mai 2015 (©FREDERICK FLORIN/AFP)

Vente Alstom : une plainte pour corruption et détournement de fonds

L'avocat et élu lyonnais Etienne Tête a déposé une nouvelle plainte au nom de l'association Anticor dans l'affaire de la vente d'Alstom Energie à General Electric. Il demande que les responsables de l'entreprise - condamnée pour corruption, aux Etats-Unis, où elle a payé une amende de 772 millions d'euros -, soient jugés en France. Et que la justice enquête sur les conditions dans lesquelles l'Etat français a renoncé à un bonus de 350 millions d'euros sur les actions du groupe.

Si Alstom a été condamné pour corruption aux Etats-Unis, ses dirigeants n'ont toujours pas été inquiétés de ce côté de l'Atlantique. Et l'association Anticor déplore que le plaider-coupable signé par la personne morale, assorti d'une amende de 772 millions d'euros, n'ait eu d'impact sur les personnes physiques qui la dirigeaient. Seul Frédéric Pierucci, responsable d'une division du groupe se présentant comme bouc-émissaire, a été emprisonné aux Etat-Unis. Alstom a pourtant reconnu le versements de pots-de-vin un peu partout dans le monde entre 2000 et 2011. Une situation et des accusations qui auraient affaibli le fleuron industriel français dont la branche Energie a été vendue à l'américain General Electric en 2014, analyse Jean-Christophe Picard, président d'Anticor pour le site LeLanceur.fr. Un démantèlement qui a rapporté des millions aux dirigeants d'Alstom. L'association demande par ailleurs à la justice d'enquêter sur un potentiel détournement de fonds publics alors que l'État français a renoncé à un bénéfice de 350 millions d'euros en ne levant pas l'option d'achat dont il disposait sur une partie des actions d'Alstom.

Macron et le PNF

Emmanuel Macron est impliqué dans la vente d'Alstom Energie. Dès 2012 il a commandé un rapport prévoyant son démantèlement. Un rapport resté secret jusqu'aux auditions menées par une commission d'enquête parlementaire sur la vente de plusieurs fleurons industriels français. Pas encore président, le ministre de l'Economie avait pourtant assuré en 2015 avoir été mis devant le fait accompli concernant cette vente. Le président de cette commission d'enquête parlementaire, Olivier Marleix (Les Républicains), a d'ailleurs émis un signalement au parquet de Paris. Il a été entendu par l'Olcliff, comme nous l'a confirmé le Parquet national financier (PNF), qui a récupéré le dossier. Olivier Marleix souligne que des personnes intéressées par cette affaire se sont retrouvées dans la liste des donateurs pour la campagne présidentielle. Ce qui, selon le député, "pourrait être interprété comme un pacte corrupteur".

Lire notre enquête complète sur le site LeLanceur.fr

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