Une première Française par un robot-chirurgien

Grâce à un robot, avec des bras manipulés à distance, cette prouesse chirurgicale évite aux patients bien des souffrances.

Le 3 mars dernier, à l'hôpital neuro-cardiologique de Lyon, s'est déroulée une première Française. Un patient d'une cinquantaine d'années, atteint d'un cancer du larynx, a subit une laryngectomie partielle (ablation d'une partie du larynx), sans trachéotomie en passant par la bouche, grâce à un robot. 6 jours plus tard, l'homme rentrait chez lui, sans les désagréments d'une opération 'traditionnelle'.

En France, trois équipes ORL utilisent le robot 'Da Vinci' : Celle du docteur Philippe Céruse à Lyon, une équipe à Tours et une à Lille. Jusqu'à présent, seules des pharyngectomies étaient pratiquées avec le robot par les trois équipes : 'Le larynx est un organe noble, très profond et délicat. Il sert à manger, parler et respirer. C'est donc une opération plus délicate que l'ablation du pharynx', explique Philippe Céruse.
Suite au succès de cette opération, l'équipe de Lyon pourrait pratiquer, à terme, une centaine d'opérations du genre chaque année.
C'est moi Nono, le petit robot

Le héros du jour s'appelle 'Da Vinci', robot né en 2000 dans la Silicon Valley. Il permet d'opérer à distance, avec une visibilité et une précision que l'être humain n'a pas.
La robotisation est de plus en plus présente en chirurgie, et, lorsque l'on voit 'Da Vinci' en action, on comprend pourquoi. Avec ce robot, la laryngectomie deviendrait presque aussi simple que de jouer à Docteur Maboul. Le docteur Céruse explique : 'Avec Da Vinci, on gagne en précision. Tous les petits parasites, comme un tremblement par exemple, sont supprimés'.

Doté de trois bras articulés (alors qu'un chirurgien n'en possède normalement que deux), d'une caméra binoculaire en 3D, qui grossit jusqu'à 20 fois, et d'une amplitude de mouvement des poignets à 180ème. 'Da Vinci', c'est comme un chirurgien, mais en mieux.
Par contre, le robot a besoin d'un chirurgien de chair et d'os, pour manipuler ses bras et ses poignets à distance. Des instruments (scalpels, pinces,...) touts petits et capables de tourner à 180ème se greffent au bout des bras. Un second chirurgien surveille sur un écran que les instruments ne le blesse pas.

La trachéotomie : un traumatisme pour le patient

Car l'avantage majeur pour le bien-être de la personne opérée, c'est l'absence de trachéotomie : 'Ce dont se souviennent les patients qui subissent cette opération, c'est la trachéotomie. C'est la chose qui les marque le plus car c'est extrêmement traumatisant'. La trachéo', comme diraient les internes de Grey's anatomy, c'est le fait d'ouvrir la gorge pour glisser un tuyau qui arrive dans la trachée, et cela évite ainsi l'étouffement. Le patient qui subit cette intervention doit garder ce tuyau pendant 15 jours minimum. Et le docteur Céruse d'ajouter : 'Avec la laryngectomie trans-orale, le patient n'est plus alimenté à l'aide d'une sonde dans le nez que quelques jours, contre 3 semaines en moyenne lorsque l'on n'utilise pas le robot'.

Annie-Laurence Ferrero

Vidéo : Thomas Coudert

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