Opéra ballet vue de Lyon
© Tim Douet

Occupation de l'Opéra de Lyon : le difficile dialogue entre la Ville et les occupants, un jour avant la réouverture

Un jour avant la réouverture annoncée des lieux culturels, le 19 mai, l'Opéra de Lyon est toujours occupé. Si la Ville de Lyon et la direction de l'Opéra souhaitent une levée de l'occupation, les occupants ont annoncé qu'ils resteront dans l'opéra.

Un réunion a eu lieu lundi 17 mai, entre Nathalie Perrin-Gilbert adjointe à la culture à la Ville de Lyon, la direction de l'Opéra et les occupants. Des propositions ont été amenées de part et d'autres, sans trouver de terrain d'entente. Car si les occupants revendiquaient la réouverture des lieux culturels, leurs mots d'ordre portent également sur des revendications sociales, comme le retrait de la réforme de l'assurance chômage, de la loi sécurité globale, sur la précarité des étudiants et les droits des intermittents du spectacle. "Pas de réouverture sans droits sociaux", clament-ils pour justifier leur présence dans les lieux, même après le 19 mai.

Des propositions de chaque côté mais pas de solution trouvée

Une situation qui ne convient pas à la direction de l'Opéra. Elle espère pouvoir réouvrir dès le 19 mai. Si aucune représentation n'était prévue dès la réouverture, des résidences d'artistes avaient été programmées. "Ce que nous leur avons proposé c'est de mettre à disposition un lieu pour qu'ils puissent continuer leur travail, s'organiser et faire des assemblées générales. Nous leur avons aussi proposé de faire des prises de parole en amont de certains spectacles", développe Nathalie Perrin-Gilbert, adjointe à la culture à la Ville de Lyon. Elle affirme soutenir certaines causes défendues par les occupants, comme celles portant sur la réforme de l'assurance-chômage ou la précarité des étudiants.

Deux théâtres, le Théâtre nouvelles générations et le NTH8 ont également montré leur soutien aux revendications des occupants et ont proposé d'ouvrir leurs portes pour d'éventuelles prises de paroles avant des spectacles, afin d'aider à apaiser la situation.

La proposition de la Ville n'a pas vraiment satisfait les occupants, qui n'ont pas encore donné de réponse mais qui affirment être dans une démarche "ouverte et volontaire". "On nous a proposé un lieu mais on ne sait pas grand chose de concret. On n'a pas de garanties sur quel est ce lieu, les horaires d'ouvertures où nous pourrions l'occuper, s'il va répondre à nos besoins", explique Julia, une occupante. De leur côté, les occupants ont proposé une cohabitation avec les artistes qui devaient entrer en résidence, une proposition qui a été refusée par l'Opéra.

Une sortie par le dialogue ?

"C'est une manière de faire réagir que de rester, soutient Julia. Cela nous permet d'avoir une visibilité médiatique et auprès du gouvernement." La militante évoque les doutes et les multiples discussions des occupants sur la suite de leur lutte et de l'occupation. Ils semblent, pour l'heure, décidés à rester. "Cet espace que l'on a ouvert, de discussions, de prises de paroles pour les personnes précaires, ce sont des espaces qu'on veut faire perdurer dans le temps", affirme-t-elle.

Dans d'autres villes, comme Toulouse ou Bordeaux, les occupations de lieux culturels ont été expulsés avec intervention des forces de l'ordre. Pour l'instant, Nathalie Perrin-Gilbert exclut cette possibilité. "Je préfère que nous sortions de cette situation par le dialogue. La balle est dans leur camp. Si la Ville est en soutien de leurs revendications, il est aussi important de conserver les outils de travail culturels. Je n'ai pas envie de mettre en concurrence ces deux revendications légitimes", détaille-t-elle. À un jour de la réouverture, la situation à l'Opéra restera-t-elle sur un statu quo ?

 

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