Nicolas Julia (Sorare) a fait ses études à Lyon.

Nicolas Julia, CEO de Sorare, est diplômé de Lyon. Rencontre.

Nicolas Julia est le créateur de la licorne Sorare qui a vu le jour en 2018. Un jeu de fantasy football qui mélange sport et cryptomonnaie.

Sorare est un jeu de fantasy football dont le but est de collectionner des cartes NFT de véritables sportifs pour composer les meilleurs équipes et affronter les autres joueurs. Son créateur, Nicolas Julia, qui a grandi à Ille-sur-Têt dans les Pyrénées Occidentales, a fait ses études à Lyon. Rencontre.

Quelle est votre attache avec la ville de Lyon ?

J’ai beaucoup de souvenirs et d’émotions qui sont attachés à la ville. J’y suis resté plusieurs années car je suis venu faire mes études. J’étais à l’EM Lyon. C’est une école qui est très ancrée sur l’entrepreunariat. Historiquement, elle a toujours poussé les étudiants à prendre des risques. À la fin de la première année, il y avait un programme qui s’appelait "programme de création d’entreprise" dans lequel on nous pousse à trouver un projet, à développer un business plan. C’est l’école qui a commencé à me familiariser avec l’entrepreunariat même si je n’ai pas lancé ma boite tout de suite. Je m’estimais pas encore prêt. C’est un point important dans ma construction et dans mon histoire personnelle. 

La deuxième chose, c’est que j’ai rencontré ma femme à Lyon. Ça fait maintenant plus de 15 ans qu’on est ensemble. On s’est rencontré à 20 ans à l’école à Lyon. En plus d’être quelque chose de très important du point de vue personnel, elle a entrepris avant moi. Peu de temps après la sortie de l’école, elle a lancé sa société dans le design d’intérieur. Elle ne l’a pas lancée à Lyon mais c’est dans cette ville que le projet à commencé à murir. Ça a été une deuxième source d’inspiration pour moi parce que j’ai vu quelqu’un de proche construire une aventure. 

Pouvez-vous revenir sur votre parcours ?

J’ai commencé à bossé à Paris dans le conseil puis je me suis rapidement intéressé à la technologie. J’ai lancé Sorare il y a quatre ans. Je suis un grand passionné de sport, en particulier de foot. Avec Sorare, j’ai essayé de créer une plateforme où, en tant que fan, on peut s'imprégner de tous les rôles dans un club. On est le propriétaire en achetant des cartes qui représentent des joueurs de foot. On est un peu un directeur sportif parce qu'on doit détecter le talent, le bon joueur. On est aussi le coach parce que, avec ces cartes, on peut construire des équipes. Si le footballeur joue bien sur le terrain dans la vraie vie, alors tu progresses dans le jeu.


"La technologie c’est un moyen, ce n’est pas une fin"


Quel a été l’élément déclencheur pour la création de Sorare ?

Je pense que c’est une conjonction de deux choses. D’un côté, ma passion pour le sport et une frustration de ne pas avoir quelque chose que moi-même j’aimerais utiliser. D’un autre côté, voir l’émergence d’une nouvelle technologie. Là en l’occurrence les NFT et le web 3.0 qui permettent de créer ces cartes authentifiantes et uniques. On passe du web 2.0 où tout pouvait être copié à un web 3.0 où on peut avoir la propriété d’un bien avec le moyen de l'authentifier. Grâce à ces technologies, je pouvais produire ce que je voulais utiliser en tant que fan. Pour nous, la technologie c’est un moyen, ce n’est pas une fin.

Pour le dire simplement, un NFT c'est quoi ?

Un NFT c'est un bien unique que tu peux sécuriser et authentifier. Je prends souvent l'exemple de la Joconde. Il y a la vraie pour laquelle on a un moyen de dire que celle-ci est l'authentique. À côté de ça, il y des copies et des photos. Sur Sorare c’est pareil, il y a un utilisateur qui a la vraie carte et un NFT est le moyen de vérifier que c’est la vraie. C’est un moyen de créer de la propriété. Le concept de propriété n’existait pas avant le web 3.0. C'est l'arrivée des NFT qui l'a révélé.


"On a 250 partenaires dans le monde du foot et un peu plus de 2 millions d’utilisateurs


Quel est le but final de Sorare ? 

L’ambition c’est de devenir le leader mondial  du divertissement dans le sport. Concrètement, on veut que ce soit la plateforme où, en tant que fan de sport, tu passes du temps avec tes amis. Il y a une dimension "communautaire" très forte entre nos utilisateurs. Il n’y a pas une semaine sans qu’ils ne se retrouvent pour faire des matchs de foot dans différentes villes de France. Ils se rencontrent sur la plateforme.

Il y a la dimension "collection". Ils vont être connectés avec les joueurs et les équipes qui les passionnent. Les utilisateurs peuvent acheter les cartes de leurs sportifs préférés avec une monnaie digitale, l’Ethereum.

Et la dimension "passion" parce que, en fonction de ce qu’il se passe sur le terrain d’un match, ça impacte la performance dans le jeu. C’est une puissante connexion, ça amène davantage d’intérêt sur le sport. On veut continuer à travailler sur ces engagements qui sont finalement des piliers de la plateforme. La société a bien grandi. Aujourd’hui, on est 110 personnes entre Paris et New York. On a 250 partenaires dans le monde du foot et un peu plus de 2 millions d’utilisateurs. On est fier d’être un succès français dans le web 3.0. 


"On va lancer un autre sport cette année"


Le baseball est venu s’ajouter au foot sur Sorare, d’autres nouveautés sont en cours ? Peut-être l’arrivée d’autres sports ou d’autres joueurs ? 

La réponse est oui. On a effectivement lancé le baseball il y a quelques semaines. C’était un super lancement, on est très content. Nous on veut construire un produit mondial, on vend déjà dans 185 pays. Evidemment, le marché américain est important donc on va lancer un autre sport cette année. On n’a pas encore la date exacte. Tous les sports qui sont mondiaux avec du potentiel ça nous intéresse. Il y aura encore du développement sur ce niveau-là. Je ne peux pas encore l’annoncer mais c’est un très grand sport qui a une dimension mondiale. 

On développe également un partenariat avec 11 clubs de la ligue 2. Les fans adorent trouver la nouvelle pépite, le talent de demain. C’est pour ça qu’on souhaite s’ouvrir aux clubs plus petits. C’est quelque chose qui était très attendu par la communauté. C’est un moyen pour nous d’aider des clubs qui n’ont pas forcément les mêmes ressources à distribuer pour la formation ou pour l’éducation de leurs joueurs. On est très content de ce lancement qui en appellera d’autres dans divers pays.


"Il y aura des annonces à venir"


Beaucoup de footballeurs professionnels sont des investisseurs de Sorare, comme Gérard Piqué ou encore Antoine Griezmann. Quels sont les investisseurs de demain ?

Dans ce que l’on construit, on amène les athlètes, les équipes et les ligues. On essaie de construire un écosystème qui inclut tout le monde. On a déjà des dizaines de joueurs qui sont soit investisseurs, soit ambassadeurs : Kylian Mbappé, Zinedine Zidane, Serena Williams, et d’autres. On a continuellement des approches parce qu’ils ont envie de faire partie de l’aventure. Il y aura des annonces à venir dans les semaines et mois prochains. 

Quel était votre rêve d’enfant ? Pensez-vous l’avoir réalisé avec Sorare ? 

Mon rêve était d’être bon sur le terrain mais je ne pouvais pas (rires). Je voulais travailler dans ma passion qu’est le foot. Pour moi, ce n’est pas du travail que je fais. Je n’ai pas l’impression de bosser. 

Lire aussi : "Nous visons la 15e place des business schools européennes d’ici 2025" Isabelle Huault, directrice générale de l'EM Lyon

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