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Lyon : "Le changement de municipalité peut sans doute être rattaché à la progression de la gentrification"

Jean-Yves Authier et Isabelle Mallon sont sociologues et membres du groupe de recherche sur la socialisation (CNRS/université Lyon 2). Ils sont les auteurs de Sociologie de Lyon.

Jean-Yves Autier et Isabelle Mallon, auteurs de "Sociologie de Lyon" et membres du groupe de recherche sur la socialisation (CNRS/université Lyon 2) © Tim Douet Lyon Capitale : Lors de notre entretien, en 2013, vous évoquiez les stéréotypes associés à la ville de Lyon. En 2022, sont-ils encore d’actualité ? Jean-Yves Authier et Isabelle Mallon : Les stéréotypes évoqués en 2013 ne datent pas des années 2010 : ils se sont construits sur la longue durée et n’ont pas disparu du jour au lendemain. Ils continuent donc à contribuer, dans leur ambivalence, à l’image de Lyon. Mais ces images sont aujourd’hui plus ou moins partagées et plus ou moins prégnantes, en raison de différentes transformations : le renouvellement de la population lyonnaise, le changement de municipalité, qui vient par exemple remettre en question l’image d’une ville bourgeoise, plutôt ancrée à droite. Par rapport aux données de l’Insee de 2013 et celles de 2022, sur les mêmes thématiques, quelles évolutions retiennent votre attention ? Sur les trois plus grandes villes françaises, la première évolution remarquable est celle de la croissance de la population : Lyon gagne des habitants, plus que Paris ou Marseille. Cette croissance est cependant très diversifiée selon les arrondissements : les 2e et 4e perdent des habitants, quand le 7e, et de manière plus inattendue, le 5e en gagnent le plus. Cette augmentation du nombre d’habitants ne transforme pas la structure globale de la population lyonnaise, qu’on considère l’âge, le diplôme ou les catégories socioprofessionnelles. Lyon reste une ville plutôt jeune, même si on constate un léger vieillissement de la population, avec un accroissement de la part des 60-74 ans, qui va pour partie de pair avec la progression continue des personnes vivant seules dans leur logement. Lyon est aussi une ville de personnes fortement diplômées (au-delà du bac), de manière accentuée par rapport à 2013, et toujours une ville de cadres supérieurs, de professions intermédiaires et d’employés, avec une recomposition des équilibres entre ces catégories, la part des cadres et surtout des employés augmentant au détriment des professions intermédiaires.

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