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Le site minier de Beauvoir, à Echassières (Allier) pourrait permettre d’extraire 34 000 tonnes de lithium par an @Imerys
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Les richesses oubliées du sous-sol d'Auvergne-Rhône-Alpes

Le sous-sol est longtemps resté l’impensé de la transition énergétique. Personne n’imaginait guère que la solution pouvait être sous nos pieds, jusqu’à l’annonce du très ambitieux projet d’exploitation mondiale de lithium dans l’Allier.

‘ Contexte
Moteurs de la révolution industrielle et du développement économique, les ressources minérales du sous-sol émergent aujourd’hui comme l’une des solutions aux transitions énergétique, écologique et numérique.

‘ Enjeux
Le sous-sol aurhalpin renferme des ressources minérales de premier plan, dont on ne connaît pas encore les potentielles réserves. Le débat sociétal doit se saisir de cette question pour relocaliser une partie de cette activité et le faire de manière beaucoup plus responsable.

Échassières, à la frontière de l’Allier et du Puy-de-Dôme, à cent cinquante-cinq kilomètres à vol d’oiseau de Lyon. D’ici 2028, le petit village d’à peine quatre cents âmes pourrait devenir la capitale européenne du lithium. Imerys, multinationale française spécialiste des minéraux industriels (4,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires, 14 000 salariés), compte y exploiter une mine pour en extraire, chaque année, 34 000 tonnes. Le tout sur un quart de siècle “au moins”, selon le plan industriel annoncé en fanfare en octobre dernier par le groupe. Ce qui, sur le papier, en ferait l’un des plus gros producteurs mondiaux (nonobstant la vingtaine de projets de mines de lithium recensés à ce jour en Europe, notamment celui de Vulcan Energy, à Karlsruhe, à la frontière franco-allemande), permettant d’équiper 700 000 voitures électriques par an sur l’objectif des deux millions fixé par le président de la République). Et propulserait la région Auvergne-Rhône-Alpes centre d’excellence européen pour l’extraction du lithium des roches dures.

Vu du ciel, le site – pour lequel un permis exclusif de recherches de mines de lithium (mais aussi d’étain, de tantale, de niobium, de tungstène et de béryllium) a été autorisé par arrêté du ministre de l’Économie – représente, en superficie, un quart de la ville de Lyon.

Le potentiel minier d'Auvergne-Rhône-Alpes @BRGM

Ruée vers l’or blanc

Ce métal alcalin, le plus léger de tous, et l’un des plus anciens atomes, avec l’hydrogène et l’hélium, a été formé dans les premières minutes qui ont suivi le Big Bang, il y a entre douze et quinze milliards d’années. Aujourd’hui, il est l’un des matériaux les plus prisés au monde. On le surnomme “l’or blanc”, en raison de sa couleur, ou “le pétrole du XXIe siècle”, tant il suscite les convoitises. Le lithium est en effet une matière vitale pour la transition énergétique, un élément hautement stratégique pour la décarbonation des économies. Les trois chercheurs américain, britannique et japonais qui ont mis au point les batteries au lithium ont d’ailleurs reçu le prix Nobel de chimie en 2019 pour avoir, dixit l’Académie royale des sciences de Suède qui attribue l’ultime récompense, “ouvert la voie à une société libérée des énergies fossiles”.

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