Les petites cantines vont étendre leur réseau à plusieurs villes de France. © Lorène Paul

Les petites cantines n’ont pas fini de faire parler d’elles à Lyon

L’association “les petites cantines”, connue sur Lyon pour promouvoir la rencontre à travers le partage d’un repas, va étendre son réseau à Strasbourg, Annecy et Metz. On vous explique pourquoi les petites cantines attirent autant et pourquoi les autres villes se les arrachent.

Les petites cantines ont vu le jour à Lyon en 2015. Depuis, l’association s’est bien développée : 15 000 adhérents, 35 000 repas conviviaux et quatre cantines en activité. Trois à Lyon (à Perrache, à Vaise et Paul Santy) et une à Lille. D’autres vont voir le jour à Strasbourg, Annecy et Metz.

Toutes les tranches de vie à table

"Les petites cantines ce sont des moments pour prendre soin de soi, rencontrer et s’ouvrir à toutes les tranches de vie et déguster des saveurs insoupçonnées", explique Diane Dupré la Tour, co-fondatrice de l’association. Les petites cantines c’est simple. Vous adhérez, vous venez manger et vous pouvez aussi venir aider à préparer le repas. Pour chaque cantine, il y a généralement dix places en cuisine participative. La demande est si forte que certaines ont même une liste d’attente. Le prix est libre, chacun met ce qu’il souhaite. "La participation va de 1 à plus de 15 euros", souligne Etienne Thouvenot, également co-fondateur. Le menu comprend entrée, plat, dessert. Le plus de cette initiative c’est sans nul doute la diversité des rencontres que l’on peut faire.

Une philosophie écolo

Chaque cantine est gérée par un ou plusieurs maîtres de maison, salariés de l’association. C’est lui qui va veiller à l’hygiène, au bon fonctionnement de la cantine et à l’élaboration du menu. Une organisation fine est indispensable pour servir les 7 000 repas préparés.

L’aspect d’alimentation durable est aussi mis en avant : "les petites cantines privilégient les productions locales, les circuits courts, l’agriculture biologique, la diminution des protéines animales, la collecte d’invendus bios et l’achat en vrac", énumère Etienne Thouvenot. Selon une enquête interne aux petites cantines, les adhérents arriveraient même à changer leurs habitudes alimentaires chez eux. En effet, 59% affirment qu’ils ont changé au moins un critère dans leur alimentation que ce soit le local, le bio, … "Les recettes que nous faisons aux petites cantines nous les appliquons chez nous", indique Maryse, adhérente depuis deux ans et demi et habituée des cantines de Lyon Perrache et Vaise.

Un midi à la petite cantine de Lyon Perrache © Lorène Paul

Modèle économique aux petits oignons

Un vrai cheminement a dû murir avant que les petites cantines sortent de terre et se développent en réseau. "Avant de tester les petites cantines éphémères il y avait déjà plus d’un an de réflexion derrière", indique Diane Dupré la Tour.

Le modèle économique de l’association repose sur l’autonomie de chaque cantine, déclinée en plusieurs associations. Par exemple, l’association les petites cantines de Lyon regroupe trois cantines. Le prix libre, les prestations à destination des entreprises permettent de financer les frais de fonctionnement. Pour le reste, l’association fait appel à des mécènes pour l’ingénierie ou l’ouverture d’une nouvelle cantine. Certaines cantines sont à 90% d’auto-financement, d’autres à 100%. Chaque cantine fait un chiffre 100 000 euros à l’année. "Les territoires identifient les besoins du lien social au sein de leur quartier et nous contactent parce qu’ils sont intéressés pour monter une cantine dans leur ville", note Diane Dupré la Tour. Ainsi, la petite cantine de Lille a ouvert ses portes en octobre 2018, les prochaines seront à Strasbourg et à Annecy dans les prochains mois. En 2022, il se pourrait que la France compte 20 petites cantines.

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