Les personnes âgées mieux traitées à Lyon

Ce n'est pas anodin. Un nouveau service de gériatrie de 45 lits vient d'ouvrir ses portes à l'hôpital Edouard-Herriot le 27 janvier. Service dédié aux personnes âgées de 75 ans et plus. Il a pris place dans les locaux de l'ancienne maternité. Symbole de notre pyramide des âges inversée. D'ici 2030, les plus de 80 ans représenteront 7% de la population de l'aire urbaine lyonnaise*, les plus de 60 ans plus de 25% de la population.

Aux commandes du nouveau service de gériatrie de l'hôpital Edouard Herriot, le docteur Brigitte Comte, gériatre depuis plus de quinze ans à Lyon. Gastro-entérologue de formation, elle dirigeait précédemment le service des urgences gériatriques de l'hôpital, basé au pavillon R. “Une personne âgée sur deux arrive à l'hôpital par le biais du service des urgences“, précise le docteur Comte. Les 18 lits des urgences gériatriques existaient depuis six ans, ils sont actuellement transférés au deuxième étage du pavillon K. Le service, à l'occasion, gagne un lit.

Au premier étage, 45 nouveaux lits de long et moyen séjours pour les personnes âgées ont étaient installés. Précédemment, ils étaient basés à la clinique Alix près de Villefranche-sur-Saône, mais “les besoins étaient criants pour la population du 8e arrondissement de Lyon et de l'Est lyonnais”, précise le docteur Comte. Il a été décidé de les rapatrier à Lyon. Une correction importante dans le paysage gériatrique du Rhône.

Une prise en charge globale

Durant la visite, la directrice du service est intarissable. Sa spécialité, la gériatrie, est reconnue seulement depuis 2004 en France. “Il faut bien comprendre que plus on avance en âge, plus on a de maladies : une infection cardiaque peut être couplée à un problème aux reins par exemple. La gériatrie prend en compte les pathologies multiples des personnes âgées”. A contre-courant de la spécialisation des médecins en forte augmentation depuis les années soixante-dix.

Brigitte Comte précise par ailleurs que “le malade âgé souhaite vivre autonome”. La gériatrie l'aborde donc dans son environnement. “Quand ils sont chez nous, on fait aussi ce bilan-là. Si on identifie un besoin, on peut prescrire au malade des heures de soutien à domicile.”

10 lits en médecine de ville, 28 en post-urgence

Dans les couloirs du nouveau service, des effluves de peinture. Les 45 nouveaux lits ouvrent progressivement depuis mercredi dernier. D'un côté, les murs sont peints en bleu, c'est la partie réservée à la médecine de ville. Les patients âgés y arrivent après recommandation de leurs médecins traitants (10 lits), le but étant d'éviter les urgences, de travailler en prévention avec les médecins, les Ehpad, les pôles de gériatrie de la région. Un numéro spécial a même été mis en place, les médecins peuvent l'appeler directement sans passer par le standard pour plus de rapidité.

Dans le service, certaines chambres sont déjà occupées. Paulette Bouquet, 94 ans, trouve la salle de bain de sa chambre trop petite. Mais globalement, elle est contente de sa prise en charge. Chaque chambre bénéficie d'un lit et d'un matelas neuf, d'un fauteuil spécialement adapté pour les personnes âgées. Une malade plus enthousiaste la semaine dernière aurait commandé du champagne pour fêter l'ouverture.

Un peu plus loin, les murs sont peints en orange, une couleur chaude et dynamique. C'est la partie réservée à la post-urgence, à la rééducation des personnes âgées. Elle compte 28 nouveaux lits, une majorité de chambres seules. Brigitte Comte nous fait visiter les salles de bain flambant neuves, adaptées à tous types de pathologies.

800 m2 de plateau de rééducation

Plus loin, les salles de rééducation réservées au kinésithérapeute, à l'ergothérapeute, à la psychomotricienne, à l'orthopédie, la diététicienne et la psychologue. En tout, 800 m2 de plateau de rééducation flambant neuf. Trois nouveaux médecins ont été recrutés à l'occasion de l'ouverture du nouveau service. Certains avec des spécialités originales comme un gériatre-oncologue, spécialisé dans le traitement du cancer chez les personnes âgées.

Enfin, le pavillon K compte une salle à manger (aménagée dans l'ancienne pouponnière). Brigitte Comte a fait installer une main courante le long des couloirs pour aider les personnes âgées à se déplacer. Plus tard, des fauteuils seront installés dans les angles “pour pouvoir faire une pause”. Tout est fait pour traiter au mieux les personnes âgées.

(*) Rapport Prédiagnostic Scot de l’agglomération lyonnaise 2005

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