Olivier Artus, recteur de l'Université catholique de Lyon
Olivier Artus, recteur de l’Université catholique de Lyon

Le nouvel écosystème de recherche de l'université catholique de Lyon

Comment "la Catho" de Lyon valorise les travaux pluridisciplinaires de ses 160 enseignants-chercheurs.

L'Université catholique de Lyon (UCLy) inaugure, mercredi 10 avril, sous le haut patronage de l'archevêque de Lyon, la Maison de la recherche et de l'industrie, qui se veut devenir une plate-forme au service des échanges entre les chercheurs de l'université et le monde économique.

C'était le grand chantier de l’année universitaire sur le campus Saint-Paul, basé place des Archives (Perrache-Confluence) : des espaces de travail dédiés à la recherche, aux relations d’entreprises et à la formation continue. Ce projet a été conçu pour répondre aux recommandations du Haut conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (Hcéres), qui notait le manque d’espaces dédiés à ces chercheurs et doctorants.

Etait alors sorti de terre, en janvier 2020, la création d’une unité de recherche unique à l’échelle d’Ucly, "Confluences Sciences & Humanités", réunissant la totalité des enseignants-chercheurs de l’établissement. Cette unité de recherche s'était donnée pour but d’accroître la qualité et la visibilité scientifique de l’UCLy et de favoriser les convergences entre ses enseignants-chercheur .

"La recherche doit toujours être en lien avec le monde économique"
Olivier Artus, recteur de l'Université catholique de Lyon
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Mais il fallait aller plus loin : "après ça, effectivement, la question s'est posée des locaux de cette unité de recherche et donc d'une Maison de la recherche. Mais on s'est dit que la recherche doit toujours être en lien avec le milieu économique et social dans lequel on vit, donc il faut faire communiquer la maison de la recherche et de l'entreprise. D'où l'idée de la maison de la recherche et de l'entreprise" explique Olivier Artus, recteur de l'Université catholique de Lyon.

La Maison de la recherche et de l'entreprise de l'université catholique de Lyon est inaugurée mercredi 10 avril, avec dans la foulée la tenu de la deuxième édition des Journées de l'UCLy et la conférence inaugurale de Florence Parly, ancienne ministre des armées.


La retranscription intégrale de l'entretien avec Olivier Artus

Bonjour à tous et bienvenue dans ce nouveau rendez-vous de 6 minutes chrono. Nous accueillons aujourd'hui Olivier Artus, recteur de l'Université catholique de Lyon, bonjour.

Bonjour.

Mercredi 10 avril, sous le haut patronage de Olivier de Germay, archevêque de Lyon, l'Université catholique de Lyon (Ucly) inaugure la Maison de la recherche et de l'entreprise, l'un de ses grands chantiers de l'année universitaire. 2,5 millions d'euros ont été investis. Cette Maison de la recherche et de l'entreprise, si je ne me trompe a été plus ou moins recommandée, par l'Etat, précisément par le Haut conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (Hcéres).

Exactement, c'est un ancien projet puisqu'il fallait qu'on organise la recherche qui n'était pas organisée et donc, lorsque nous avons été évalués par l'Etat, il y a cinq ans, l'idée était de construire une unité de recherche qui a été faite "Confluence science et humanité"...

Ça c'était 2019 ?

Fin 2019, début 2020. Et puis après ça, effectivement, la question s'est posée des locaux de cette unité de recherche et donc d'une Maison de la recherche. Mais on s'est dit que la recherche doit toujours être en lien avec le milieu économique et social dans lequel on vit, donc il faut faire communiquer la maison de la recherche et de l'entreprise. D'où l'idée de la maison de la recherche et de l'entreprise dans les deux étages qui n'étaient pas encore aménagés, de très beaux bâtiments du campus Saint-Paul.

Aujourd'hui, si on prend quelques chiffres à l'université catholique de Lyon on a combien d'enseignants chercheurs de doctorants ?

Alors 160 enseignants chercheurs, ce sont les derniers chiffres. Quand je suis arrivé en 2019, il y en avait 115 - donc vous voyez que ça a grandi assez vite. Quant au doctorants, il y en a 60 et le chiffre est assez stable parce que nous avons des doctorants en philosophie et en théologie; on cherche à en avoir bientôt en sciences sociales - on est en train de construire une nouvelle faculté de sciences sociales, mais il faudra encore deux ans à mon avis pour y arriver. Donc il y a vraiment une recherche assez développée.

Alors, justement, recherche très développée : quelle somme consacre l'université catholique de Lyon chaque année à la recherche par exemple ?

Écoutez, si je compte 8%, ce qui est le chiffre officiel qu'on me donne, ça fait 5 millions par an.

8% du budget global ? 5 millions par an d'accord. Et c'est quelque chose qui va avoir voilà c'est 8% ou qui peut avoir tendance à augmenter ?

En fait, c'est un chiffre convenu. On pense que ça nous coûte environ 8%, sans doute un peu plus on est plutôt vers 10% que 8%, mais les contributions des unités de formation à la recherche sont de 8%.

Alors effectivement, vous en avez un peu parlé, effectivement dans l'intitulé Maison de la recherche et de l'entreprise il y a à la fois la recherche et à la fois l'entreprise/ L'idée effectivement c'est de valoriser les travaux des enseignants chercheurs mais pas que, c'est bien cela ?

Exactement. Lorsque je suis arrivé, on s'est demandé comment articuler l'université avec son milieu, quel thème trouver ? Et donc on a trouvé assez vite le thème des vulnérabilités. Et l'idée est venue de faire des colloques scientifiques sur les vulnérabilités, mais aussi ce qu'on a appelé "Les Journées de l'Ucly", c'est-à-dire un lieu ouvert sur la société.

Des journées portes ouvertes en quelque sorte ?

Ouvertes à ceux qui veulent venir : des entrepreneurs, des politiques. Elles commencent juste après l'inauguration de la Maison de la recherche et de l'entreprise (mercredi 10 avril, 13h30, NdlR). C'est Florence Parly, ancienne ministre des armées, qui va ouvrir ces Journées (20h30) sur le thème de "L'effondrement des systèmes et lieu de résilience de reconstruction". Elle va nous parler de la médiation du politique et aussi de la géopolitique et, au fond, comment elle perçoit le rôle de l'État et le rôle de l'Europe dans la construction d'un avenir résilient.

Alors le mot résilient est un mot très à la mode depuis quelques années, notamment depuis la période Covid. Est-ce que l'Ucly est résiliente et comment est-elle résiliente ?

Alors l'Ucly est évidemment résiliente comme université parce qu'elle est perçue comme telle. Dans un sondage Odoxa, que nous venons de réaliser, 87% des personnes interrogées disent que l'université est un lieu décisif pour faire comprendre à la jeunesse les enjeux sociétaux, autrement dit, comme un lieu de formation efficace. Après, notre travail est d'identifier les autres lieux résilients de la société, et l'une des thèses qu'on va essayer de développer dans le colloque, c'est l'entreprise comme lieu de résilience parce que, finalement, l'entreprise fédère autour de projets très concrets des gens extrêmement divers. Le rôle d'une entreprise, c'est de définir un projet et de fédérer tous ceux qui sont les partis proches de l'entreprise vers un but commun.Et finalement où est-ce que cela se passe ailleurs dans la société aujourd'hui dans l'éducation moins bien qu'ailleurs moins bien qu'avant. L'entreprise reste quand même un lieu par excellence où les personnes impliquées demeurent capables de travailler ensemble.

En tout cas le lien entre université et entreprise est fondamental.

D'autant plus que ce lien se décline dans l'alternance : certains membres de nos jeunes se forment en alternance et le nombre des alternants a triplé.

Combien d'alternants avez-vous ?

Je pense qu'on est à 1 200 alternants aujourd'hui sur 9 000 étudiants, des stages évidemment et puis l'insertion professionnelle. L'existence de comités de perfectionnement nous permet de permettre à des jeunes d'avoir un contact au cours de leurs études avec les entreprises et de trouver un emploi sans difficulté.

Un petit dernier mot parce que l'émission passe vite : cette maison de la recherche et de l'entreprise a coûté 2,5 millions d'euros. C'est ce qu'on disait en début d'émission. Comment ça a été financé ?

La Région aide les projets structurants pour l'enseignement supérieur et donc elle est un financeur important, soit 1 million sur l'ensemble. Le mécénat d'entreprise a fait le reste. C'est un projet que nous préparons depuis 5 ans et qui a eu le temps d'être abondé. C'est un projet qui va évidemment être amorti budgétairement sur une dizaine d'années.T

Merci beaucoup Olivier Artus d'être venu sur le plateau de ce 6 minutes chrono. Je rappelle que les Journées de l'Ucly, ouvertes à tous, se déroulent mercredi 10 et jeudi 11 avril.

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