Sur cette photo prise le 11 mai 1987, l’ancien officier nazi Klaus Barbie attend le début de son procès. (Photo STF / AFP)

"Jean Moulin, on ne l'a pas touché" : les nouvelles confessions glaçantes de Klaus Barbie, le boucher de Lyon

À l’occasion du 80e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, des archives inédites dévoilent des propos de Klaus Barbie, enregistrés en 1979 depuis son exil en Bolivie.

C’est un document historique rare et dérangeant, révélé ce week-end par La Tribune Dimanche et France Info. À La Paz, en 1979, Klaus Barbie se livre pendant 14 heures à un journaliste allemand, Gerd Heidemann. Âgé de 67 ans, colonel dans l’armée bolivienne, celui que l’on surnommait le "boucher de Lyon" évoque ses années de Gestapo avec un détachement glaçant. Il rit, boit, plaisante. Et revient longuement sur Jean Moulin, arrêté et torturé à Lyon en 1943. "Jean Moulin, il n’a pas été torturé, on ne l’a pas touché", dit-t-il d’emblée, avant d’avancer une version nouvelle et sinistre : "Il prenait de l’élan et entrait avec la tête dans le mur et s’ouvrait le crâne. C’est pour ça qu’il est mort." Barbie prétend qu’il s’est suicidé dans une cave, attaché des mains mais non des pieds. Un récit contredit par de nombreux historiens, mais qui révèle l’obsession durable du nazi pour l’un de ses rares "adversaires respectés".

"Tant qu’on parlait politique, il était ouvert. Mais dès qu’on parlait de Londres ou de son saut en parachute, c’était fini", confie Barbie. "J’ai essayé de le retourner… rien. Pas un mot. C’est pour ça que je le respecte." Le ton est cynique, la mémoire intacte. Jusqu’à cette phrase terrible, qu’il rapporte comme une anecdote : "Un ami de passage à Paris m’a dit : Klaus, j’étais aujourd’hui sur la tombe de Jean Moulin et en ton nom, j’ai déposé une fleur." En 1987, Barbie sera jugé à Lyon, là même où il a fait régner la terreur, et condamné à la perpétuité. Mais près de 40 ans plus tard, cette archive sonore rappelle avec force que la mémoire lyonnaise du nazisme reste encore à vif, et que les mots de Barbie, eux, n’ont jamais été enterrés.

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