Pascal Pancrazio est président de la FNAIM du Rhône.
Pascal Pancrazio est président de la FNAIM du Rhône.

Immobilier à Lyon : "Le marché a besoin de confiance"

Pascal Pancrazio est président de la FNAIM du Rhône. Il était sur le plateau de l'émission "6 Minutes Chrono" de Lyon Capitale pour dresser le constat de l'immobilier à Lyon.

Pour le patron de la Fnaim du Rhône : "La rentrée est un petit peu difficile parce qu'on a beaucoup de retours d'adhérents qui sont en difficulté. Pour vous donner des grands chiffres : on a des adhérents, surtout ceux qui sont dans la transaction, qui ont des baisses de chiffre d'affaires depuis le début de l'année, qui peuvent aller jusqu'à -50%. Quand vous imaginez l'impact sur les structures, lorsque vous avez des frais de structure à régler et que le chiffre d'affaires est divisé par deux sur une activité : c'est compliqué. Sur la location, il y a aussi moins de rotations que les années précédentes, donc on va dire que le secteur est très impacté. Puis, vous le savez, baisse des volumes de vente, donc impact sur les transactions, là je parle sur l'ancien; et sur le neuf, ça reste extrêmement préoccupant puisque là on a des chiffres qui sont encore pires."

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Sur les perspectives, il explique : "l'été n'a pas été très souriant même si ça frémit. Vous le savez, il y a eu dissolution de l'Assemblée, on est dans une incertitude politique qui pèse sur l'économie. Vous parliez des taux, donc vous annoncez 3,5% pour les meilleurs dossiers, là j'ai des informations de la Banque de France qui indiquent qu'il devrait y avoir encore une annonce de baisse de taux, donc on va plutôt dans le bon sens et puis j'allais dire sur le plan politique on a enfin un Premier ministre. Il y avait des inquiétudes, il faut voir d'où on vient. Il y avait la possibilité d'avoir un Premier ministre très à droite, ce qui avait inquiété un certain nombre de marchés et plus récemment on était sur la logique d'un Premier ministre qui aurait pu être très à gauche et qui inquiétait autant, voire plus, les marchés économiques. Aujourd'hui on a enfin un Premier ministre, on va avoir, on l'espère, un ministre du Logement."

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Bonjour à tous, bienvenue dans 6 minutes chrono, le rendez-vous quotidien de la rédaction de Lyon Capitale. Aujourd'hui on va parler d'immobilier, de logement, de location, d'achat et de vente avec Pascal Pancrazio. Bonjour Pascal Pancrazio. 
  

Bonjour Éloi. 
  

Alors vous êtes président de la FNAIM du Rhône, vous représentez la fédération de nombreux professionnels de l'immobilier. Comment s'est passée votre rentrée ? On est encore à la mi-septembre. 
  

La rentrée est un petit peu difficile parce qu'on a beaucoup de retours d'adhérents qui sont en difficulté. Pour vous donner des grands chiffres : on a des adhérents, surtout ceux qui sont dans la transaction, qui ont des baisses de chiffre d'affaires depuis le début de l'année, qui peuvent aller jusqu'à -50%. Quand vous imaginez l'impact sur les structures, lorsque vous avez des frais de structure à régler et que le chiffre d'affaires est divisé par deux sur une activité : c'est compliqué. Sur la location, il y a aussi moins de rotations que les années précédentes, donc on va dire que le secteur est très impacté. Puis, vous le savez, baisse des volumes de vente, donc impact sur les transactions, là je parle sur l'ancien; et sur le neuf, ça reste extrêmement préoccupant puisque là on a des chiffres qui sont encore pires.
  

Voilà, les logements neufs ne se vendent plus, c'est là que le bât blesse le plus. 

Les logements neufs, il y a un stock de logements neufs qui, alors que la production a baissé, reste très élevé, effectivement. 

Le secteur est en difficulté, pourtant il y a eu une baisse des taux. Il y a un an, les taux de crédit sur 20 ans dépassaient les 4% d'un crédit. Aujourd'hui pour les bons dossiers on est passé sous les 4%, on est autour de 3,5%. La conjoncture semble pourtant un petit peu meilleure d'un point de vue macroéconomique. Comment ça se fait que ça bloque encore et comment l'été n'a pas été plus souriant - il y avait pourtant les Jeux Olympiques - pour les particuliers qui voudraient se lancer dans leurs projets immobiliers ? 
  

Oui, alors l'été n'a pas été très souriant même si ça frémit. Vous le savez, il y a eu dissolution de l'Assemblée, on est dans une incertitude politique qui pèse sur l'économie. Vous parliez des taux, donc vous annoncez 3,5% pour les meilleurs dossiers, là j'ai des informations de la Banque de France qui indiquent qu'il devrait y avoir encore une annonce de baisse de taux, donc on va plutôt dans le bon sens et puis j'allais dire sur le plan politique on a enfin un Premier ministre. Il y avait des inquiétudes, il faut voir d'où on vient. Il y avait la possibilité d'avoir un Premier ministre très à droite, ce qui avait inquiété un certain nombre de marchés et plus récemment on était sur la logique d'un Premier ministre qui aurait pu être très à gauche et qui inquiétait autant, voire plus, les marchés économiques. Aujourd'hui on a enfin un Premier ministre, on va avoir, on l'espère, un ministre du Logement. 
  

J'allais vous demander, on n'a pas encore son nom, mais qu'est-ce que vous attendez vous professionnels de l'immobilier, du futur ministre du Logement ?
  

Tout le secteur est en attente. On attend déjà que soit nommé tout de suite un ministre du Logement, que ce ne soit pas comme d'habitude un petit peu plus tard, et qu'il y ait une véritable politique du Logement et qu'il y ait des discussions qui puissent avoir lieu tout de suite avec nos fédérations. On fait partie de l'Alliance du Logement avec un certain nombre de syndicats, et l'idée c'est que les discussions puissent reprendre très vite. C'est plutôt des signaux positifs, baisse des taux, un Premier ministre qui est quand même au centre de l'échiquier quand on regarde un petit peu la composition de l'Assemblée nationale, qui est quelqu'un qui est respectable. Vous parliez des Jeux Olympiques, on a vu que tout est possible. C'est quand même extraordinaire. Il faut en tirer quelques leçons à titre individuel, peut-être aussi à titre collectif. Je pense qu'il faut arrêter de se plaindre. Il faut arrêter, il faut y aller, il faut qu'on se retrousse tous les manches, et qu'on fasse avancer les choses avec ce Premier ministre, qui est quelqu'un de respectable, qui en plus connaît bien la communauté européenne, qui connaît les institutions, donc j'allais dire il faut que tout le monde y mette du sien maintenant, et qu'on avance dans l'intérêt général. 
  

C'est un bon profil pour rassurer les investisseurs ou les primo-accédants, ou du moins le secteur de l'immobilier ? 

Tout à fait.  

Michel Barnier, c'est un profil qui pourrait créer de la stabilité et arrêter l'immobilisme un peu de l'activité qu'il y a aujourd'hui ? 
  

Oui, espérons. Donc là, ce qu'on souhaite, c'est que le gouvernement soit en train de consulter, que le gouvernement soit nommé, qu'il y ait un ministre du Logement, et qu'il y ait des signaux positifs. Le marché a besoin de confiance, on a besoin de cette confiance-là pour que les choses repartent sainement.  

Et alors voilà, est-ce que c'est le moment aussi de concrétiser son projet ? Est-ce que c'est le moment d'acheter, de vendre, de relancer la machine ? On a bien vu pendant tout 2023 et une grosse partie de 2024, les gens attendent, bloquent leurs projets, ne souhaitent pas changer de logement pour l'instant. Est-ce que c'est le moment de relancer la machine ? 
  

Sans doute, sans doute que c'est le moment. Les signaux se mettent quand même un petit peu au vert. Espérons que le Premier ministre ne soit pas censuré, a priori il ne le sera pas, mais on ne sait jamais. Mais toujours est-il signaux positifs, baisse des taux, un Premier ministre, un gouvernement qui est en train de se nommer, qui est plutôt respectable, un Premier ministre qui est respectable. Et l'effet des JO, espérons qu'il y ait un effet globalement sur toutes nos politiques pour qu'ils retroussent tous les manches dans l'intérêt général et fassent avancer la France. 
  

En quelques mots, parce qu'on est déjà à la fin de l'émission, un mot sur le marché de la location, on va dire dans le centre-ville de Lyon, puisque c'est ce qui concerne le plus d'étudiants, le plus aussi de personnes qui arrivent dans notre ville. Comment est-ce qu'il se porte en ce moment le marché de la location lyonnais ? 
  

Le marché de la location est compliqué. La location intra-muros, c'est très compliqué. Il y a des sujets, on ne va pas pouvoir tout revoir aujourd'hui, mais c'est très contraint. Il y a les rénovations énergétiques qui sont nécessaires, qui sont absolument nécessaires et qui nécessitent aussi des fonds pour le faire. C'est un sujet. La Métropole y travaille. Il y a aussi l'encadrement des loyers sur lequel on n'est pas en accord avec la Métropole sur son application et les règles d'application. On trouve que c'est quelque chose qui aujourd'hui est plutôt contre-productif. Mais bon, sait-on jamais, on peut peut-être améliorer les choses. Voilà, donc soyons positifs, essayons d'avancer, mais effectivement c'est très contraint aujourd'hui et il faut arriver à débloquer cette situation.  

Merci beaucoup Pascal Pancrazio d'avoir expliqué comment se porte le secteur. Quant à vous, je vous remercie d'avoir suivi cette émission. Plus de détails sur le site lyoncapitale.fr. A très bientôt. 
  

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