Georges Fenech prépare son retour en politique

L'ancien député UMP du Rhône et président de la Miviludes (mission de lutte contre les sectes), mis en examen dans l'affaire de l'Angolagate, vient d'être lavé de tout soupçon par le tribunal correctionnel de Paris. Il prépare maintenant son retour en politique et égratigne au passage son ancien suppléant Raymond Durand "qui n'a pas tenu sa parole". Interview.

Lyon capitale : On a beaucoup parlé de votre mise en examen dans l'affaire de l'Angolagate à Lyon car vous étiez député à Givors entre 2002 et 2007. Le 27 octobre, vous avez été relaxé par le tribunal correctionnel de Paris, c'est un juste retour des choses ?

Georges Fenech : Ce jugement qui me relaxe traduit ce que j'ai toujours dit depuis le début, depuis dix ans, c'est-à-dire que j'étais totalement étranger à cette affaire. Elle a pesé moralement sur ma tête et a beaucoup été exploitée par mes adversaires politiques. Aujourd'hui, il est temps de tourner cette page et de continuer avec la même conviction et la même détermination tous mes combats politiques en faveur des citoyens.

Que s'est-il réellement passé dans les années quatre-vingt-dix ? Votre association n'a donc jamais reçu de chèque de l'entreprise de vente d'armes de Pierre Falcone ?

Pas du tout. L’Association Professionnelle des Magistrats (APM) que je présidais fonctionnait avec des abonnements tout à fait légaux et parfaitement transparents et cela, le Tribunal l'a reconnu. D'ailleurs, dans cette affaire, je n'étais pas poursuivi à titre personnel, mais en tant que président de l'APM. Tout cela me laisse un goût amer, ma mise en examen, mon invalidation comme député, élection pourtant largement acquise en toute loyauté, me fait penser que je dois déranger pas mal de monde pour avoir été une cible aussi manifeste.

Que pensez-vous de l'initiative de Charles Pasqua, condamné à un an de prison, et qui demande la levée du secret défense sur toutes les ventes d'armes pour faire plonger d'autres responsables politiques que lui ? Est-ce le geste d'un homme désespéré ?

Je n'ai aucun avis à émettre sur une affaire qui ne me concerne pas et je ne souhaite faire aucun commentaire. D'ailleurs, je ne connais pas personnellement monsieur Pasqua, comme aucun des autres protagonistes de cette faire. Mon combat en tant que magistrat, les Lyonnais s'en souviennent, a toujours été celui de la lutte contre la corruption, les injustices et les dérives sectaires.

Qu'allez-vous faire maintenant que vous êtes lavé de tout soupçon ? Vous relancer en politique ? Si oui, est-ce que ce sera chez nous ?

Aujourd'hui, je poursuis ma mission à la tête de la Miviludes (mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires), très importante, face à des organisations puissantes. Et je me réjouis de tenir prochainement à Lyon le 26 novembre un colloque national sur le phénomène sectaire, en partenariat avec la mairie de Lyon. Sur la plan plus politique, j'ai déposé ma candidature pour les prochaines élections régionales dans le département du Rhône et je me prépare bien entendu à reconquérir mon mandat de député, lorsque les prochaines échéances arriveront. Enfin, je garde un goût amer de la trahison publique et sans vergogne de mon ancien suppléant Raymond Durand qui n'a pas tenu sa parole de me laisser récupérer mon siège de député, à l'issue de mon inégibilité d'un an en mars 2009. Pour moi, la parole d'un homme politique est sacrée.

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