Game over pour WideScreen

Le 9 juillet dernier, le Tribunal de commerce de Lyon prononçait la liquidation judiciaire de WideScreen Games. D'après le quotidien La Tribune, une partie des 90 employés auraient été reclassés chez Ubisoft.

Le studio de développement lyonnais était en difficulté depuis l'annulation d'une commande par l'éditeur Atari. Widescreen Games s'est vu contraint de suspendre le développement de 'The Witcher : Rise of the White Wolf' pour consoles Playstation 3 et Xbox 360, pourtant très attendu des joueurs. La version du jeu pour ordinateurs s'était par exemple écoulée à 1,2 million d'exemplaires.

Dans une interview accordée au site gamekult.com, le directeur général de WideScreen Games Olivier Masclef expliquait que leurs donneurs d'ordre Atari et CD Projekt se trouvaient eux-même en difficulté financière.

Atari s'est vu dans l'obligation de céder des titres à d'autres éditeurs comme Namco Bandai. Initialement intéressé par la reprise du jeu 'The Witcher', Namco a finalement renoncé à financer le développement du jeu, signant ainsi l'arrêt de mort de WideScreen Games. La société de développement lyonnais avait notamment réalisé l'adaptation vidéo-ludique du livre de science-fiction 'Dune' ou encore le jeu vidéo à épisodes en ligne 'AO Sphere'.

L'exemple de WideScreen Games n'est pas un cas isolé. D'après Thomas Cusseau de gamekult.com, la crise économique n'aurait pas épargné l'industrie du jeu vidéo. Bien que les ventes de jeux soient stables, voire en hausse, les éditeurs seraient beaucoup plus frileux à financer le développement de jeux vidéo. 'Sur 15 projets qu'ils prenaient avant, ils n'en financent plus que 5', explique le journaliste spécialisé.

La faute à une mauvaise conjoncture économique mais aussi à des jeux qui coûtent beaucoup plus cher à produire sur des consoles à la précision graphique élevée. Là où il suffisait de 20 personnes pour développer un jeu sur Playstation 2, une équipe de 70 personnes est désormais nécessaire pour élaborer un jeu sous Playstation 3 pour un coût de 12 à 20 millions de dollars. A titre de comparaison, un jeu sur console Wii coûte 5 à 8 millions de dollars à produire et un jeu pour Nintendo DS aux alentours de 500 000 euros.

Même avant la crise, le contrat qui liait éditeurs et développeurs était déjà précaire. 'Ce sont les développeurs qui supportent les risques puisque l'éditeur peut décider à tout moment d'arrêter le projet. Si les développeurs n'ont pas de projet de secours, ils doivent mettre la clé sous la porte', explique le rédacteur en chef de gamekult.com Gaël Fouquet. Une réalité dont WideScreen Games, fondé en 1999, vient de faire l'amère expérience.

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